Je n'avais rien lu de Paquet depuis Structura Maxima, même si un exemplaire des Loups de Prague (2011) se trouve dans ma pile de lectures en attente.  Le Melkine (2012) amorce une trilogie annoncée comme du space-opéra.  Ouvrage ambitieux, il relève d'un space-opéra un peu atypique même si l'action se passe presque entièrement dans l'espace.  Paquet imagine un futur où l'humanité a quitté la Terre (à bord de villes plus ou moins volantes) pour coloniser des planètes qui reconstituent différentes cultures du passé en soumettant les habitants à un conditionnement culturel plus ou moins contraignant.  Le Melkine est un vaisseau spatial qui sert de trait d'union entre ces mondes menacés de fragmentation culturelle par leur conception même, car il abrite une sorte d'université ambulante ouverte à tous et toutes pour enseigner à enseigner, ce qui exige de faire l'apprentissage d'une pensée autonome.  La fragmentation est aussi opposée par des empires médiatiques dont le plus puissant est celui de la Technoprophète, dénommée Azuréa, qui souhaite également sauver l'Expansion humaine de la dérive (identitaire?) qui la condamne. L'intrigue se concentre sur le destin des principaux acteurs d'une classe à bord du Melkine, à l'aube de l'affrontement redouté entre le Melkine et la Technoprophète.  Une poignée d'étudiants en fin de parcours, dont Ismaël, Alexandre, Théo et Myriam, et une poignée de professeurs, dont Arthur et Indira.  L'action se noue durant l'escale du Melkine autour de la planète Babil-One, lorsque le jeune Ismaël s'éprend d'une clone de la Technoprophète qu'il convainc de tenter de le rejoindre à bord du Melkine comme étudiante.  Lorsque la clone d'Azuréa choisit de se sacrifier, la vengeance d'Ismaël oblige le Melkine à choisir ou non de se soumettre. Paquet signe un roman redoutablement intelligent qui prépare, en principe, le déclenchement d'une guerre ouverte entre la Technoprophète, qui a maîtrisé la communication instantanée, et l'idéal d'indépendance du Melkine.  Le lecteur ne doute jamais de la valeur de l'éducation dispensée par les professeurs du Melkine, sauf une fois ou deux.  En outre, Paquet étale toutes les ressources de sa plume d'écrivain en signant plus d'un passage d'une grande force ou d'une grande beauté. […suite ] Jean-Louis Trudel - Culture des futurs

Paquet - Le Melkine - Culture des futurs

Je n'avais rien lu de Paquet depuis Structura Maxima, même si un exemplaire des Loups de Prague (2011) se trouve dans ma pile de lectures en attente.  Le Melkine (2012) amorce une trilogie annoncée comme du space-opéra.  Ouvrage ambitieux, il relève d'un space-opéra un peu atypique même si l'action se passe presque entièrement dans l'espace.  Paquet imagine un futur où l'humanité a quitté la Terre (à bord de villes plus ou moins volantes) pour coloniser des planètes qui reconstituent différentes cultures du passé en soumettant les habitants à un conditionnement culturel plus ou moins contraignant.  Le Melkine est un vaisseau spatial qui sert de trait d'union entre ces mondes menacés de fragmentation culturelle par leur conception même, car il abrite une sorte d'université ambulante ouverte à tous et toutes pour enseigner à enseigner, ce qui exige de faire l'apprentissage d'une pensée autonome.  La fragmentation est aussi opposée par des empires médiatiques dont le plus puissant est celui de la Technoprophète, dénommée Azuréa, qui souhaite également sauver l'Expansion humaine de la dérive (identitaire?) qui la condamne.

L'intrigue se concentre sur le destin des principaux acteurs d'une classe à bord du Melkine, à l'aube de l'affrontement redouté entre le Melkine et la Technoprophète.  Une poignée d'étudiants en fin de parcours, dont Ismaël, Alexandre, Théo et Myriam, et une poignée de professeurs, dont Arthur et Indira.  L'action se noue durant l'escale du Melkine autour de la planète Babil-One, lorsque le jeune Ismaël s'éprend d'une clone de la Technoprophète qu'il convainc de tenter de le rejoindre à bord du Melkine comme étudiante.  Lorsque la clone d'Azuréa choisit de se sacrifier, la vengeance d'Ismaël oblige le Melkine à choisir ou non de se soumettre.

Paquet signe un roman redoutablement intelligent qui prépare, en principe, le déclenchement d'une guerre ouverte entre la Technoprophète, qui a maîtrisé la communication instantanée, et l'idéal d'indépendance du Melkine.  Le lecteur ne doute jamais de la valeur de l'éducation dispensée par les professeurs du Melkine, sauf une fois ou deux.  En outre, Paquet étale toutes les ressources de sa plume d'écrivain en signant plus d'un passage d'une grande force ou d'une grande beauté. […suite ]

Jean-Louis Trudel - Culture des futurs

Publié le 5 juin 2014

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