Le Melkine est le 3ème roman d’Olivier Paquet, auteur français de Science Fiction. J’avais déjà entendu du bien de lui avec son précédent roman, Les Loups de Prague. Il n’a donc pas fallu grand-chose pour que je craque, la présence de l’auteur aux Utopiales 2012 (et la petite dédicace qui va avec) a beaucoup joué. Le tout se retrouve publié par l’Atalante, l’illustration de couverture étant l’œuvre du génial Manchu. Le Melkine est le premier tome d’une future trilogie de Space-Opera, un petit synopsis s’impose. L’humanité est parti dans les étoiles devenant ainsi l’Expansion. Cette nouvelle humanité s’est regroupée sur des planètes en fonction de critères culturels qui sont depuis maintenus par des conditionnements in utero. Le Melkine est un vaisseau école qui parcourt l’univers en tentant de transcender le conditionnement. En face d’eux Banquise, un de ces véritables empires de télécom appelés Frequences, ne se cache pas de vouloir abolir les conditionnements et les distances et compte bien utiliser le Melkine pour arriver à ses fins. Le scénario est original. Partons du principe que « nous », les lecteurs, pensons que forcer chimiquement/mécaniquement la façon de penser des gens, aka le conditionnement, est mal. Comment l’entreprise de Banquise qui est d’abolir cela peut elle être négative ? Et quelle est la différence entre le Melkine, et eux vu que le but est sensiblement le même ? On en revient à l’adage la fin justifie les moyens mais l’enrobage est de qualité, l’auteur ne se limitant pas au point de vue de ceux que les lecteurs qualifieront de gentils. Olivier Paquet va ici remettre en cause la notion d’empire. Dans une grande partie des cas, on se le figure comme étant une grande force essentiellement militaire, une sorte de fascisme stellaire, héritage collectif ancré dans nos têtes par Star Wars. Et si le contrôle des telecoms servait de base aux pouvoirs et à la grandeur d’un empire ? C’est l’idée développée par Le Melkine. Nulle violence en avant plan, celui qui sert de concentrateur à l’information contrôle ses expéditeurs et ses destinataires, sans compter les canaux TV évidemment, outil d’asservissement des foules par excellence. La vision qui nous est donnée ici est bien plus perverse et invisible qu’une présence militaire tangible. J’adore. Le background de l’univers est enrichi par des petits cours d’histoire au long du roman apportant son lot de réponse pour le lecteur à des questions tel que Comment l’homme est-il parti à la conquête des étoiles ? et Pourquoi cette diaspora ? On ne reste ainsi pas dans le noir attendant le prochain roman pour répondre à des questions essentielles à cet univers. Le Melkine étant un navire école, les personnages principaux, en tout cas les gentils, sont des étudiants et des professeurs. Nos étudiants sont un quatuor assez disparate dont on ne retiendra finalement que le principal et le plus intéressant de ces éléments, Ismaël. Le gamin en question est né sans conditionnement, est en constante rivalité amicale avec un autre élève et ne recherche finalement qu’une chose, sa place dans l’univers. Et il le fait sans chialer et en utilisant son cerveau, c’est un personnages que j’ai particulièrement apprécié. Au rang des professeurs se dessine des sortes de factions qui s’opposent sur la pédagogie, l’éthique et ce qui doit être enseigné. Ce dernier point entraînera d’ailleurs une sorte de débat sur un chapitre qui manque peut-être un peu d’intensité mais qui est tout de même bien écrit. La méchante n’est pas en reste, froide, manipulatrice et avec une histoire fournie. Le premier chapitre lui étant d’ailleurs consacré dans un style très cyber-punk qui prend le reste du roman à contre pied. Le Melkine est quasiment un personnage à lui seul, chaque saut dans l’espace est une petite aventure pour lui et sa carcasse souffre, lui conférant un petit coté vivant. Bref la panoplie de personnage est assez complète et les stéréotypes sont plutôt dans les relations des personnages que les personnages eux-même. Je n’ai pas peiné une seconde à rentrer dans l’histoire, le tout dû au fait que ça se lit vraiment bien, surtout propulsé par l’envie de découvrir ce monde stellaire inédit. L’auteur équilibre bien ses phases de dialogues, de narration et description pour qu’a aucun moment on ne s’ennuie. Autre chose que j’ai apprécié c’est la démonstration qu’on pouvait faire du Space Opera sans combat spatiaux. Une chose est sûre, j’ai apprécié de parcourir la galaxie très très lointaine de l’univers du Melkine et il me semble carrément clair que cela a été une très bonne lecture pour moi. Il ne reste plus qu’à attendre la suite du destin du Melkine, titré La Mort du Melkine, qui ne va pas tarder à se faire attendre, un aperçu de la couverture est d’ailleurs visible sur le blog de Manchu.  Illman (le 15/02/2013)

Paquet - Le Melkine - If is dead

Le Melkine est le 3ème roman d’Olivier Paquet, auteur français de Science Fiction. J’avais déjà entendu du bien de lui avec son précédent roman, Les Loups de Prague. Il n’a donc pas fallu grand-chose pour que je craque, la présence de l’auteur aux Utopiales 2012 (et la petite dédicace qui va avec) a beaucoup joué. Le tout se retrouve publié par l’Atalante, l’illustration de couverture étant l’œuvre du génial Manchu. Le Melkine est le premier tome d’une future trilogie de Space-Opera, un petit synopsis s’impose.

L’humanité est parti dans les étoiles devenant ainsi l’Expansion. Cette nouvelle humanité s’est regroupée sur des planètes en fonction de critères culturels qui sont depuis maintenus par des conditionnements in utero. Le Melkine est un vaisseau école qui parcourt l’univers en tentant de transcender le conditionnement. En face d’eux Banquise, un de ces véritables empires de télécom appelés Frequences, ne se cache pas de vouloir abolir les conditionnements et les distances et compte bien utiliser le Melkine pour arriver à ses fins.

Le scénario est original. Partons du principe que « nous », les lecteurs, pensons que forcer chimiquement/mécaniquement la façon de penser des gens, aka le conditionnement, est mal. Comment l’entreprise de Banquise qui est d’abolir cela peut elle être négative ? Et quelle est la différence entre le Melkine, et eux vu que le but est sensiblement le même ? On en revient à l’adage la fin justifie les moyens mais l’enrobage est de qualité, l’auteur ne se limitant pas au point de vue de ceux que les lecteurs qualifieront de gentils.

Olivier Paquet va ici remettre en cause la notion d’empire. Dans une grande partie des cas, on se le figure comme étant une grande force essentiellement militaire, une sorte de fascisme stellaire, héritage collectif ancré dans nos têtes par Star Wars. Et si le contrôle des telecoms servait de base aux pouvoirs et à la grandeur d’un empire ? C’est l’idée développée par Le Melkine. Nulle violence en avant plan, celui qui sert de concentrateur à l’information contrôle ses expéditeurs et ses destinataires, sans compter les canaux TV évidemment, outil d’asservissement des foules par excellence. La vision qui nous est donnée ici est bien plus perverse et invisible qu’une présence militaire tangible. J’adore.

Le background de l’univers est enrichi par des petits cours d’histoire au long du roman apportant son lot de réponse pour le lecteur à des questions tel que Comment l’homme est-il parti à la conquête des étoiles ? et Pourquoi cette diaspora ? On ne reste ainsi pas dans le noir attendant le prochain roman pour répondre à des questions essentielles à cet univers.

Le Melkine étant un navire école, les personnages principaux, en tout cas les gentils, sont des étudiants et des professeurs. Nos étudiants sont un quatuor assez disparate dont on ne retiendra finalement que le principal et le plus intéressant de ces éléments, Ismaël. Le gamin en question est né sans conditionnement, est en constante rivalité amicale avec un autre élève et ne recherche finalement qu’une chose, sa place dans l’univers. Et il le fait sans chialer et en utilisant son cerveau, c’est un personnages que j’ai particulièrement apprécié. Au rang des professeurs se dessine des sortes de factions qui s’opposent sur la pédagogie, l’éthique et ce qui doit être enseigné. Ce dernier point entraînera d’ailleurs une sorte de débat sur un chapitre qui manque peut-être un peu d’intensité mais qui est tout de même bien écrit.

La méchante n’est pas en reste, froide, manipulatrice et avec une histoire fournie. Le premier chapitre lui étant d’ailleurs consacré dans un style très cyber-punk qui prend le reste du roman à contre pied. Le Melkine est quasiment un personnage à lui seul, chaque saut dans l’espace est une petite aventure pour lui et sa carcasse souffre, lui conférant un petit coté vivant. Bref la panoplie de personnage est assez complète et les stéréotypes sont plutôt dans les relations des personnages que les personnages eux-même.

Je n’ai pas peiné une seconde à rentrer dans l’histoire, le tout dû au fait que ça se lit vraiment bien, surtout propulsé par l’envie de découvrir ce monde stellaire inédit. L’auteur équilibre bien ses phases de dialogues, de narration et description pour qu’a aucun moment on ne s’ennuie. Autre chose que j’ai apprécié c’est la démonstration qu’on pouvait faire du Space Opera sans combat spatiaux.

Une chose est sûre, j’ai apprécié de parcourir la galaxie très très lointaine de l’univers du Melkine et il me semble carrément clair que cela a été une très bonne lecture pour moi. Il ne reste plus qu’à attendre la suite du destin du Melkine, titré La Mort du Melkine, qui ne va pas tarder à se faire attendre, un aperçu de la couverture est d’ailleurs visible sur le blog de Manchu

Illman (le 15/02/2013)

Publié le 18 février 2013

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