Karou, Niccolo ou Alkan. Ce sont les héros/héroïnes de trois excellents romans pour ados. La littérature jeunesse, c'est une belle part de l'édition de l'imaginaire. Un volume important des littératures de l'imaginaire se décline à l'intention des plus jeunes, pré-ados, ados et jeunes adultes. Regardez autour de vous, dans les transports en commun, quand les jeunes lisent, c'est souvent de la fantasy, de la bit-lit, de la science-fiction. Un marché que tous les éditeurs de l'imaginaire ont investi, d'Albin-Michel à Gallimard, via L'Atalante, Mango, Scrinéo, Bragelonne, etc. Une production impressionnante. Beaucoup d'ouvrages inintéressants et quelques pépites qui font la force de ces collections. En voilà trois, parmi d'autres, qui m'ont passionné ces derniers jours. Fille des chimères, de Laini Taylor, chez Gallimard Jeunesse ; La soie et l'épée, de Kai Meyer, chez L'Atalante, Le tourneur de page, de Muriel Zürcher, chez Eveil et Découvertes. Une Américaine, un Allemand, une Française. Deux histoires de fantasy, une histoire de SF. Trois héros/héroïnes adolescents/tes évidemment. La Fille des chimères est amoureuse d'un ange, amour quasi impossible : anges et chimères sont en guerre depuis des lustres. Niccolo, dans La soie et l'épée, doit retrouver les dragons dans cette Chine du XVIIIe siècle pour pouvoir recueillir leur souffle, seul moyen de maintenir en l'air sa ville des nuages. Alkan et Tahar veulent combattre les méchants qui, au nom du Tourneur de page, tyrannisent les habitants de la Bulhavre, cette ville sous cloche où il faut être heureux, sous peine d'être effacé. « Que le livre me plaise » Trois bouquins bien menés, et qui en profitent pour intéresser les jeunes à des questionnements essentiels : la tolérance, l'ouverture aux autres, l'amitié, l'amour, le bonheur programmé et la liberté. Zürcher est efficace, Taylor est drôle, Meyer est poétique. Mais comment les éditeurs choisissent-ils ces littératures pour jeunes ? « Il n'y a pas de critère, répond Stéphane Manfredo, directeur de la collection jeunesse de L'Atalante. C'est comme pour la littérature adulte : il faut que le livre me plaise jusqu'au bout. Enfin, il y a des critères quand même : la qualité du contenu, celle de l'écriture et l'originalité. Cette dernière est la plus importante, car les lecteurs jeunesse sont très exigeants. » Ce qui est séduisant chez Zürcher, c'est son interrogation : le bonheur ne peut pas être décidé, il ne vient que si on est libre de le chercher. Chez Taylor, c'est le personnage de Karou, 17 ans, cheveux bleus, qui parle 17 langues, et qui se demande qui elle est. Chez Meyer, c'est la capacité d'enchantement : son univers est merveilleux, ses personnages, même secondaires, sont très attachants. De quoi d'ailleurs attirer autant les adultes que les ados. « Ces livres sont le plus souvent destinés à un public très large, reprend Stéphane Manfredo. Je ne choisis de publier, moi, que des bouquins que j'ai pris plaisir à lire. Un bon livre, c'est un bon livre, quelle que soit la collection où il apparaît. » Je confirme : ces livres sont excellents. Quel que soit l'âge du lecteur. Même si la trame reste souvent la même – la quête de soi –, le talent des auteurs permet d'emprunter mille chemins pour atteindre le but. Ce sont ces chemins-là qui sont passionnants. Jean-Claude Vantroyen lesoir.be

Meyer - La Soie et l'Epée - lesoir.be

Karou, Niccolo ou Alkan. Ce sont les héros/héroïnes de trois excellents romans pour ados.

La littérature jeunesse, c'est une belle part de l'édition de l'imaginaire. Un volume important des littératures de l'imaginaire se décline à l'intention des plus jeunes, pré-ados, ados et jeunes adultes. Regardez autour de vous, dans les transports en commun, quand les jeunes lisent, c'est souvent de la fantasy, de la bit-lit, de la science-fiction. Un marché que tous les éditeurs de l'imaginaire ont investi, d'Albin-Michel à Gallimard, via L'Atalante, Mango, Scrinéo, Bragelonne, etc. Une production impressionnante. Beaucoup d'ouvrages inintéressants et quelques pépites qui font la force de ces collections. En voilà trois, parmi d'autres, qui m'ont passionné ces derniers jours. Fille des chimères, de Laini Taylor, chez Gallimard Jeunesse ; La soie et l'épée, de Kai Meyer, chez L'Atalante, Le tourneur de page, de Muriel Zürcher, chez Eveil et Découvertes.

Une Américaine, un Allemand, une Française. Deux histoires de fantasy, une histoire de SF. Trois héros/héroïnes adolescents/tes évidemment. La Fille des chimères est amoureuse d'un ange, amour quasi impossible : anges et chimères sont en guerre depuis des lustres. Niccolo, dans La soie et l'épée, doit retrouver les dragons dans cette Chine du XVIIIe siècle pour pouvoir recueillir leur souffle, seul moyen de maintenir en l'air sa ville des nuages. Alkan et Tahar veulent combattre les méchants qui, au nom du Tourneur de page, tyrannisent les habitants de la Bulhavre, cette ville sous cloche où il faut être heureux, sous peine d'être effacé.

« Que le livre me plaise »

Trois bouquins bien menés, et qui en profitent pour intéresser les jeunes à des questionnements essentiels : la tolérance, l'ouverture aux autres, l'amitié, l'amour, le bonheur programmé et la liberté. Zürcher est efficace, Taylor est drôle, Meyer est poétique.

Mais comment les éditeurs choisissent-ils ces littératures pour jeunes ? « Il n'y a pas de critère, répond Stéphane Manfredo, directeur de la collection jeunesse de L'Atalante. C'est comme pour la littérature adulte : il faut que le livre me plaise jusqu'au bout. Enfin, il y a des critères quand même : la qualité du contenu, celle de l'écriture et l'originalité. Cette dernière est la plus importante, car les lecteurs jeunesse sont très exigeants. »

Ce qui est séduisant chez Zürcher, c'est son interrogation : le bonheur ne peut pas être décidé, il ne vient que si on est libre de le chercher. Chez Taylor, c'est le personnage de Karou, 17 ans, cheveux bleus, qui parle 17 langues, et qui se demande qui elle est. Chez Meyer, c'est la capacité d'enchantement : son univers est merveilleux, ses personnages, même secondaires, sont très attachants. De quoi d'ailleurs attirer autant les adultes que les ados.

« Ces livres sont le plus souvent destinés à un public très large, reprend Stéphane Manfredo. Je ne choisis de publier, moi, que des bouquins que j'ai pris plaisir à lire. Un bon livre, c'est un bon livre, quelle que soit la collection où il apparaît. » Je confirme : ces livres sont excellents. Quel que soit l'âge du lecteur. Même si la trame reste souvent la même – la quête de soi –, le talent des auteurs permet d'emprunter mille chemins pour atteindre le but. Ce sont ces chemins-là qui sont passionnants.

Jean-Claude Vantroyen
lesoir.be

Publié le 23 août 2012

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