Après la dynastie Tang dans Les Chevaux Célestes, Gavriel Kay nous replonge dans l'histoire de la Chine, plusieurs siècles plus tard, pour nous y conter la chute de la dynastie Song.
L’auteur, fidèle à son art, nous tisse une fois encore une fresque magnifique où cette chine rêvée se retrouve transfigurée par son imaginaire poétique. Comme souvent chez l'auteur, ce titre est une ode à l'art, la mémoire et la beauté fugace du monde.
Même si j'ai eu une légère préférence pour Les Chevaux Célestes, je ne m’attendais pas à être touché de cette façon.
On y suit des poètes brisés, des généraux fatigués, des femmes plus fortes que l’époque qui les porte, dans un monde qui vacille — et j'ai vibrer sous la plume si mélancolique de l'auteur.
Impossible de ne pas être emporté avec ce roman. C’est un texte qui touche autant l’intellect que le cœur et nous pousse à la réflexion d'une manière philosophique presque méditative.
L’auteur ne nous raconte pas une seule histoire, mais une constellation de destins : un peintre de génie en quête de liberté, une courtisane plus fine stratège que bien des politiciens, un jeune homme qui découvre la brutalité du monde autant que sa splendeur, un général usé par la loyauté et les trahisons. Chacun d’eux est façonné avec une finesse psychologique remarquable. Rien n’est tout blanc ou tout noir chez Kay. Les héros sont faillibles, les méchants, nuancés, et les choix, toujours ambigus.
Un véritable bijou comme toujours avec l'auteur.