Henghis Hapthorn, détective privé de Vieille Terre, après s’être occupé d’un coureur de dot, reçoit la visite surprise de l’archonte. Plus haute autorité de la planète, celui-ci se sent menacé et demande à Hapthorn d’enquêter pour son compte. Cette menace se révèlera plus vaste et dangereuse qu’un simple complot et mettra en jeu des puissances d’un autre âge. Deuxième roman du cycle de l’archonat traduit en francais, Majestrum est, plus encore que Le Brillion noir, extrêmement vancéen. De planètes aux coutumes étranges aux personnages hauts en couleurs croisés au fil du récit, Matthew Hughes rend un hommage permanent à l’œuvre de Jack Vance, et ce n’est pas la traduction de Patrick Dusoulier, grand spécialiste de Vance, qui doit atténuer cet effet. Mais là s’arrête la comparaison. Hughes, s’il raconte aussi l’histoire d’une vengeance, n’utilise pas un héros cynique et désabusé. Au contraire, Hapthorn se révèle complexe, capable de commettre des erreurs ou de montrer des sentiments dans des circonstances inattendues. Il amusera le lecteur tout au long du livre dans ses relations avec son intégrateur, sorte d’IA portable devenue magiquement animale lors du passage dans une autre dimension, ainsi que dans ses dialogues schizophrènes avec ce qu’il appelle son alter ego, un deuxième esprit présent dans son cerveau qui possède des pouvoirs étranges, comme la capacité à détecter les traces de magie. Car ce monde, s’il dispose d’ordinateurs surpuissants, de vaisseaux spatiaux et d’un réseau reliant les intégrateurs dans un équivalent d’Internet, est aussi sujet à quelques phénomènes mystérieux pouvant passer pour de la magie (rassurons tout de suite les intégristes : cette présence magique s'intègre avec finesse à l’histoire). Tout cela nous donne une intrigue menée sans temps morts, avec un personnage principal truculent dans un univers riche et exotique. Bref, de la SF d’aventure réussie et divertissante à l’image des œuvres les moins noires de Jack Vance. Notons enfin que les deux épisodes du cycle de l’archonat sont totalement indépendants, sans ordre de lecture – Majestrum est d’ailleurs le quatrième titre paru en version originale. Deux autres romans mettant en scène Henghis Haptorn sont parus depuis : espérons que l’Atalante continue la traduction de cette réjouissante série ! René-Marc DOLHEN, NooSFere, 24 mai 2009

Hughes - Majestrum - NooSFere
Henghis Hapthorn, détective privé de Vieille Terre, après s’être occupé d’un coureur de dot, reçoit la visite surprise de l’archonte. Plus haute autorité de la planète, celui-ci se sent menacé et demande à Hapthorn d’enquêter pour son compte. Cette menace se révèlera plus vaste et dangereuse qu’un simple complot et mettra en jeu des puissances d’un autre âge.

Deuxième roman du cycle de l’archonat traduit en francais, Majestrum est, plus encore que Le Brillion noir, extrêmement vancéen. De planètes aux coutumes étranges aux personnages hauts en couleurs croisés au fil du récit, Matthew Hughes rend un hommage permanent à l’œuvre de Jack Vance, et ce n’est pas la traduction de Patrick Dusoulier, grand spécialiste de Vance, qui doit atténuer cet effet.
Mais là s’arrête la comparaison. Hughes, s’il raconte aussi l’histoire d’une vengeance, n’utilise pas un héros cynique et désabusé. Au contraire, Hapthorn se révèle complexe, capable de commettre des erreurs ou de montrer des sentiments dans des circonstances inattendues. Il amusera le lecteur tout au long du livre dans ses relations avec son intégrateur, sorte d’IA portable devenue magiquement animale lors du passage dans une autre dimension, ainsi que dans ses dialogues schizophrènes avec ce qu’il appelle son alter ego, un deuxième esprit présent dans son cerveau qui possède des pouvoirs étranges, comme la capacité à détecter les traces de magie. Car ce monde, s’il dispose d’ordinateurs surpuissants, de vaisseaux spatiaux et d’un réseau reliant les intégrateurs dans un équivalent d’Internet, est aussi sujet à quelques phénomènes mystérieux pouvant passer pour de la magie (rassurons tout de suite les intégristes : cette présence magique s'intègre avec finesse à l’histoire).

Tout cela nous donne une intrigue menée sans temps morts, avec un personnage principal truculent dans un univers riche et exotique. Bref, de la SF d’aventure réussie et divertissante à l’image des œuvres les moins noires de Jack Vance. Notons enfin que les deux épisodes du cycle de l’archonat sont totalement indépendants, sans ordre de lecture – Majestrum est d’ailleurs le quatrième titre paru en version originale. Deux autres romans mettant en scène Henghis Haptorn sont parus depuis : espérons que l’Atalante continue la traduction de cette réjouissante série !

René-Marc DOLHEN, NooSFere, 24 mai 2009
Publié le 4 juin 2009

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