Dans un pays de lacs et de montagnes où personne n’est censé savoir ce qu’il y a sur l’autre versant, vivait Barnabéüs, ensorceleur des choses menues. Son échoppe ne payait pas de mine, mais il s’était taillé à force de labeur une bonne réputation dans le quartier. On le faisait venir pour poser un sort de serrure ou pour inverser le cours d’une source, afin que l’eau monte à l’étage. Voilà bientôt trois mois qu’il avait pris sa retraite et entrepris la rédaction de ses mémoires. Pour ce faire, il avait acquis un cabinet d’écriture ; le premier vrai luxe de son existence.
Mais au moment de transcrire sa vie passée, Barnabéüs en est détourné par Prune, une jeune fille qui lui demande son aide pour retrouver son promis parti il y a de longs mois avec son père pour Agraam-Dilith, la cité blanche, la cité des mages, la cité secrète dont personne ne connaît le lieu s’il n’est mage lui-même. Barnabéüs refuse fermement jusqu’à ce qu’un matin, sorti acheter quelques légumes, il voie Prune se faire malmener dans la rue ; panier d’osier au bras, il monte à bord d’un bateau pour la protéger…
Une fantasy sans épées ni chevaux, dans laquelle Régis Goddyn s’interroge sur la transmission entre les générations et imagine une société où l’avidité à vivre ne connaît aucune limite. Irait-on jusqu’à l’infanticide si c’était une voie pour l’éternité ?