L'univers mis en place par Régis Goddyn, parti d'un vicomté de montagne, aride et pierreux, n'en finit plus de s'étoffer, de gagner en épaisseur et en variété. De même, la galerie de personnages s'enrichit un peu plus, les enjeux également. Et l'on se dit que la maîtrise de tout cela n'est l'apanage de personne, si ce n'est de son créateur omnipotent.

Goddyn - Le Sang des 7 Rois, Livre III - Appuyez sur la touche lecture
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Tout l'art de Régis Goddyn, c'est d'enchaîner les chapitres nous emmenant aux quatre coins des sept royaumes sans jamais nous perdre, mais en entretenant une flamme et surtout, un grand nombre de questionnements auxquels le lecteur cherche des réponses. Des problématiques qui concernent aussi bien les personnages, individuellement et collectivement, mais aussi les thématiques centrales du récit.
Tenez, prenez ce sang bleu. Dans les deux premiers tomes, aucun doute, la clé de toute cette histoire repose sur cette caractéristique. Mais là, soudain, cette hypothèse prend du plomb dans l'aile. Sang rouge, sang bleu, rien n'est plus aussi évident et les aptitudes extraordinaires que l'on croise chez certain(e)s ne sont manifestement pas liées à la couleur du liquide vital...
Mais, dans ces conditions, qui tient véritablement les rênes ? Là encore, le schéma banalement manichéen que l'on croyait voir se dessiner depuis le début, avec les Gardiens en défenseur de la Lignée et en oppresseurs de tous ceux qui ne correspondent pas à ses critères biologiques, s'avère faux. Les Gardiens eux-mêmes ignorent comment contrôler ce sang qu'ils veulent voir dominer les sept royaumes.
[...]
Au temps pour ceux qui aiment les héros sans peur, sans reproche et surtout ultra-positifs. Orville, ce n'est rien de tout cela. Il est prêt à tout, pour lui, tous les coups semblent permis et sa rectitude de soldat n'a jamais été aussi forte. Sauf que, tel un ronin, il ne sert plus aucun maître, à part peut-être lui-même. Qui sait ce qu'à cet homme en tête ?Ce tome 3 pourrait passer pour un épisode de transition, mais, entre ce qui se déroule à Vallade, la capitale du Premier Royaume et la métamorphose d'un Orville de plus en plus énigmatique, il y a de quoi faire. Sans oublier quelques autres éléments que j'ai laissés volontairement dans l'ombre et que l'on verra, sans doute, peut-être, prendre de l'importance dans les prochains tomes.
L'univers mis en place par Régis Goddyn, parti d'un vicomté de montagne, aride et pierreux, n'en finit plus de s'étoffer, de gagner en épaisseur et en variété. De même, la galerie de personnages s'enrichit un peu plus, les enjeux également. Et l'on se dit que la maîtrise de tout cela n'est l'apanage de personne, si ce n'est de son créateur omnipotent.

Que nous réserve Régis Goddyn ? Ou plutôt que réserve-t-il à ces personnages qu'il est difficile pour le moment de cerner complètement. Principaux, secondaires, émergents, tous ont encore des pierres à apporter à un édifice imposant que construit patiemment le romancier et qui commence à avoir très fière allure.

 

Joyeux-drille - www.appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr - 03 juin 2015

Publié le 4 juin 2015

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