Ce qui m’a immédiatement plu, c’est la qualité de l’univers imaginé par l’auteur, c’est un monde avec des légendes, des croyances nouvelles, la vie dans les stations et tunnels du métro semble tout à fait plausible, on y trouve des marchés, des bars, des bibliothèques… On est rassuré d’entrer d’entrer avec le personnage dans une station et terrifié à l’idée d’arpenter les tunnels sombres et peuplés d’étranges voix, soufflant dans le dos d’Artyom…

Métro 2033 - Narre ton livre
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2013, Moscou, au beau milieu de l’après midi, les sirènes retentissent. Tout le monde a compris, dans 20 minutes la Russie va être frappée par des missiles nucléaires. La foule se presse devant les entrées du métro, construit au cours du XXe siècle profondément sous-terre. Les dernières personnes s’engouffrent dans les gueules du métropolitain avant que des soldats bloquent les accès. Quelques minutes plus tard, au milieu des cris, des pleurs et des sirènes, un grondement se fait entendre, les vantaux hermétiques s’abaissent puis, tout s’arrête; le silence total.

Vingt ans plus tard en 2033, ce qui reste de la population moscovite survit dans les tréfonds du métro, cernés par les rats, les radiations, les bandits, les monstres… Artyom, un jeune homme d’une vingtaine d’années habite la station de VDNkH, en périphérie du circuit du métro. Sa station subit depuis plusieurs jours des attaques incessantes de monstres aux pouvoirs psychiques dévastateurs. Pour les empêcher de déferler au cœur du métro, Artyom se voit confier une mission capitale : rejoindre Polis, la station centrale du métro, dernier siège d’un semblant de pouvoir pour alerter ses congénères sur le danger imminent qui pèse sur les restes de l’humanité et le besoin de protéger VDNkH.

Ce qu’Artyom s’apprête à vivre est ni plus ni moins qu’une traversée de l’enfer…
Metro 2033 est un ouvrage exceptionnel de Dmitry Glukhosvky, Artyom va voyager de stations en stations, rencontrant des compagnons, en perdant d’autres… Dans le seul but de délivrer un message à une station inconnue. Ce qui m’a immédiatement plu, c’est la qualité de l’univers imaginé par l’auteur, c’est un monde avec des légendes, des croyances nouvelles, la vie dans les stations et tunnels du métro semble tout à fait plausible, on y trouve des marchés, des bars, des bibliothèques… On est rassuré d’entrer d’entrer avec le personnage dans une station et terrifié à l’idée d’arpenter les tunnels sombres et peuplés d’étranges voix, soufflant dans le dos d’Artyom…

Metro 2033 possède deux suites : 2034 et 2035 et son auteur a choisi de laisser son monde ouvert à d’autres, ainsi, nous avons pu voir bon nombres de nouvelles dans l’univers de Metro 2033. En français il existe actuellement Les ombres de post-pertersbourg se déroulant dans le métro de l’ancienne ville des tsars, et cet été est sorti Rive gauche, premier tome d’un diptyque de Pierre Bordage dépeignant la survie des parisiens dans le métro.

Que retient-on de Metro 2033 finalement ? Il y a autant de questions du personnage sur sa nature au sein de la communauté habitant le métro, que sur l’humanité elle-même. Ayant enclenché sa propre destruction, elle vit à présent sous-terre, la surface est inhospitalière, le métro ne serait-il pas finalement un immense Purgatoire ? Voire un cercle de l’enfer ?

Pour ceux qui son familier, Metro 2033 a également été adapté en un jeux vidéo, tout aussi réussi, qui suit une partie de la trame du livre.

L’étoile de la tour du Kremlin était clairement visible de sa position. […] L’étoile rayonnait d’une vive lumière rouge, éclairant autour d’elle. […] C’était donc vrai que les stalkers avaient pour règle de ne jamais regarder le Kremlin quoi qu’il advienne, se dit Artyom.

Thibault

Publié le 21 janvier 2021

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