Dmitry Glukovsky développe une réflexion pointue et pertinente sur cette société FUTU.RE qui n’est, au final, pas si loin de nous et de ce qui pourrait advenir dans un avenir guère si lointain…

Glukhovsky - FUTU.RE - Page 39
Article Original

Voici un roman de SF qui a su posé son univers : un FUTU.RE où la quasi-totalité de l’humanité est devenue immortelle. Le prix à payer : faire le deuil des enfants à naître ou offrir sa propre vie en échange de celle de sa descendance. Le choix est cornélien et certains essaient de se soustraire à cette obligation. La traque commence alors… C’est là que Jan, alias 717, intervient.

Les hommes du rang sont rarement gâtés. Mais essayez donc de trouver un autre boulot qui donne du sens à votre vie. Parce que dans une vie éternelle, le sens fait sacrément défaut. Sur cette terre, un trillion d’individus jouent des coudes dans le petit bain de l’éternité et, dans leur grande majorité, ils ne peuvent se vanter de faire quelque chose d’utile : tout l’utile a été fait il y a pas loin de trois siècles. En revanche, ce que nous faisons sera toujours d’actualité. Non, on ne démissionne pas d’un poste comme ça. Personne ne nous laisserait partir, de toute manière.

Je ne vous en dirais pas plus afin de ne pas vous ôter le plaisir de découvrir cette histoire bien ficelée, somme toute un scénario assez réaliste de ce qui pourrait se produire face à l’immortalité des hommes et  la question cruciale qui en découle : celle de la surpopulation. Comme aujourd’hui : tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit ; en pratique, c’est une autre histoire…

Moi aussi j’aurais dû naître fainéant, insouciant, dans ce jardin paradisiaque, tenir les rayons du soleil pour acquis, ne pas voir les murs ni en être effrayé, vivre libre, respirer à pleins poumons ! Et au lieu de ça…
J’ai commis une seule et unique erreur – je suis sorti du ventre de la mauvaise mère – et maintenant je le paye toute mon interminable vie.

Mais cela ne s’arrête pas là : Dmitry Glukovsky développe une réflexion pointue et pertinente sur cette société FUTU.RE qui n’est, au final, pas si loin de nous et de ce qui pourrait advenir dans un avenir guère si lointain…

Nous avons besoin de la mort ! Nous ne devons pas vivre éternellement ! Nous sommes trop bêtes pour l’éternité. Trop égoïstes. Trop présomptueux. Nous ne sommes pas prêts à vivre sans fin. Nous avons besoin de la mort, Jacob. Nous ne savons pas vivre sans.

 

Liza Helle - Page 39

Publié le 24 juillet 2018

à propos de la même œuvre