Anthony Galifot Vous n’êtes qu’un coiffeur L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE, ANTHONY GALIFOT LE PROUVE AVEC HUMOUR. COIFFEUR ET MAÎTRE BARBIER DE SON ÉTAT, L VIENT DE PUBLIER UN RECUEIL DE NOUVELLES AUX ÉDITIONS ATALANTE QUI BOUSCULE MALICIEUSEMENT LES IDÉES PRÉCONÇUES SUR SA PROFESSION. PASSONS DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR…  « Vous n’êtes qu’un coiffeur » ! Anthony Galifot s’empare avec gourmandise de ce jugement à l’emporte-pièce reçu un jour en plein visage pour ouvrir le bal de ses nouvelles insolites et le démonter page après page au gré de son humour et de son imagination. Parce que, n’en déplaise aux étroits du chapeau, on peut très bien manier les ciseaux et la plume sans être rasoir. La preuve en 17 nouvelles, 120 pages… et deux heures de conversation autour d’une tasse de thé. Extraits : Si je vous demandais de me couper les cheveux, comment se passerait le rendez-vous ? Pour commencer, je vous demanderais de me parler de vous. Qui vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas, ce que vous aimeriez changer dans votre apparence. Je vous observerais pour voir au delà des mots, étudierais vos gestes, votre sincérité… Et puis au bout de 20 minutes je vous dirais allez hop, debout ! Debout ? Vous me couperiez les cheveux debout ? Et je masquerais aussi la glace pour que vous ne puissiez pas vous voir avant le résultat final ! Debout, avec moi vous tournant autour, le bruit des lames et des rasoirs, vos sens en éveil, vous participeriez pleinement à l’instant et seriez au coeur d’émotions que vous ne soupçonneriez même pas assise dans un fauteuil, plongée dans un magazine… D’autant que je ne vous aurais rien dit de la coupe que j’aurais choisie pour vous ! Vous sauriez simplement que c’est celle qui vous rendrait la plus séduisante à mes yeux… Parce qu’en plus je n’aurais même pas mon mot à dire ??? Non, surprise ! Cela fait partie du processus de transformation : volonté de changement, échange, confiance, abandon de soi et audace. L’acte est tout sauf anodin, il ne faut pas banaliser le moment… Ni celui là, ni aucun autre d’ailleurs. Quelle place l’écriture tient-elle dans votre vie ? C’est une passion à part entière, comme la coiffure. J’écris dès que je peux, la nuit quand toute la famille est endormie, dans le train, à l’hôtel lorsque je suis en déplacement. J’ai un thème en tête, les personnages viennent ensuite. Je laisse les textes au repos pendant plusieurs semaines et si, lorsque je les relis d’un oeil neuf, ils me plaisent et que la chute me surprend, c’est gagné. Parfois la chute ne vient pas. Tant pis, je ne force pas. J’ai une histoire qui attend sa fin depuis un an et demi ! Vos nouvelles sont drôles, fantastiques, émouvantes, décalées, les chutes toujours surprenantes… Où trouvez-vous inspiration ? Dans le quotidien de mon activité, en bavardant avec mes collègues, les clients… les gens ne se rendent pas compte de la richesse du matériau humain qu’ils nous transmettent. Chaque personne arrive avec son vécu professionnel, privé, ses états d’âme… Un salon de coiffure est une immense encyclopédie vivante ! Dans vos fantasmes aussi peut-être ? Bien sûr ! Parler des autres, c’est encore parler de soi et le narrateur est toujours le personnage central de mes nouvelles… J’adore l’humour et suis volontiers farceur mais jamais cynique, la cruauté ne m’intéresse pas. Et contrairement à l’un de mes personnages, je ne suis pas psychopathe ! Vous aimez… Mon métier, l’écriture, la musique, les livres de sciences fiction et les romans noirs, l’oeuvre de Pierre Bordage, les films des Monty Pythons, aider mes enfants à faire leurs devoirs, nager, cuisiner entre copains, aller à la pêche aux palourdes… La vie quoi ! Vous détestez… L’immobilisme, la bouderie, les situations aseptisées, l’absence d’émotions, positives ou négatives d’ailleurs… Chaleureux, volubile, pétillant, il me parle de ses projets (il en a plein) et en fin d’entretien me montre les photos de ses rasoirs, magnifiques : Après avoir vu Sweeney Todd de Tim Burton, je les ai fait customiser par un client bijoutier. Le manche est en argent sculpté, j’ai dessiné moi-même les motifs. Cela nous a pris quatre mois mais le résultat est là. Ils font beaucoup d’effet aux clients  et ça dégèle tout de suite l’ambiance… Non décidément, Anthony Galifot n’est pas «qu’un coiffeur». Et il est tout sauf barbant.   Pascale Vignali So'Chic

Galifot - Autour du fauteuil - So'Chic

Anthony Galifot
Vous n’êtes qu’un coiffeur

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE, ANTHONY GALIFOT LE PROUVE AVEC HUMOUR. COIFFEUR ET MAÎTRE BARBIER DE SON ÉTAT, L VIENT DE PUBLIER UN RECUEIL DE NOUVELLES AUX ÉDITIONS ATALANTE QUI BOUSCULE MALICIEUSEMENT LES IDÉES PRÉCONÇUES SUR SA PROFESSION. PASSONS DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR…

 « Vous n’êtes qu’un coiffeur » ! Anthony Galifot s’empare avec gourmandise de ce jugement à l’emporte-pièce reçu un jour en plein visage pour ouvrir le bal de ses nouvelles insolites et le démonter page après page au gré de son humour et de son imagination. Parce que, n’en déplaise aux étroits du chapeau, on peut très bien manier les ciseaux et la plume sans être rasoir. La preuve en 17 nouvelles, 120 pages… et deux heures de conversation autour d’une tasse de thé. Extraits :

Si je vous demandais de me couper les cheveux, comment se passerait le rendez-vous ?
Pour commencer, je vous demanderais de me parler de vous. Qui vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas, ce que vous aimeriez changer dans votre apparence. Je vous observerais pour voir au delà des mots, étudierais vos gestes, votre sincérité… Et puis au bout de 20 minutes je vous dirais allez hop, debout !

Debout ? Vous me couperiez les cheveux debout ?
Et je masquerais aussi la glace pour que vous ne puissiez pas vous voir avant le résultat final ! Debout, avec moi vous tournant autour, le bruit des lames et des rasoirs, vos sens en éveil, vous participeriez pleinement à l’instant et seriez au coeur d’émotions que vous ne soupçonneriez même pas assise dans un fauteuil, plongée dans un magazine… D’autant que je ne vous aurais rien dit de la coupe que j’aurais choisie pour vous ! Vous sauriez simplement que c’est celle qui vous rendrait la plus séduisante à mes yeux…

Parce qu’en plus je n’aurais même pas mon mot à dire ???
Non, surprise ! Cela fait partie du processus de transformation : volonté de changement, échange, confiance, abandon de soi et audace. L’acte est tout sauf anodin, il ne faut pas banaliser le moment… Ni celui là, ni aucun autre d’ailleurs.

Quelle place l’écriture tient-elle dans votre vie ?
C’est une passion à part entière, comme la coiffure. J’écris dès que je peux, la nuit quand toute la famille est endormie, dans le train, à l’hôtel lorsque je suis en déplacement. J’ai un thème en tête, les personnages viennent ensuite. Je laisse les textes au repos pendant plusieurs semaines et si, lorsque je les relis d’un oeil neuf, ils me plaisent et que la chute me surprend, c’est gagné. Parfois la chute ne vient pas. Tant pis, je ne force pas. J’ai une histoire qui attend sa fin depuis un an et demi !

Vos nouvelles sont drôles, fantastiques, émouvantes, décalées, les chutes toujours surprenantes… Où trouvez-vous inspiration ?
Dans le quotidien de mon activité, en bavardant avec mes collègues, les clients… les gens ne se rendent pas compte de la richesse du matériau humain qu’ils nous transmettent. Chaque personne arrive avec son vécu professionnel, privé, ses états d’âme… Un salon de coiffure est une immense encyclopédie vivante !

Dans vos fantasmes aussi peut-être ?
Bien sûr ! Parler des autres, c’est encore parler de soi et le narrateur est toujours le personnage central de mes nouvelles… J’adore l’humour et suis volontiers farceur mais jamais cynique, la cruauté ne m’intéresse pas. Et contrairement à l’un de mes personnages, je ne suis pas psychopathe !

Vous aimez…
Mon métier, l’écriture, la musique, les livres de sciences fiction et les romans noirs, l’oeuvre de Pierre Bordage, les films des Monty Pythons, aider mes enfants à faire leurs devoirs, nager, cuisiner entre copains, aller à la pêche aux palourdes… La vie quoi !

Vous détestez…
L’immobilisme, la bouderie, les situations aseptisées, l’absence d’émotions, positives ou négatives d’ailleurs…

Chaleureux, volubile, pétillant, il me parle de ses projets (il en a plein) et en fin d’entretien me montre les photos de ses rasoirs, magnifiques :
Après avoir vu Sweeney Todd de Tim Burton, je les ai fait customiser par un client bijoutier. Le manche est en argent sculpté, j’ai dessiné moi-même les motifs. Cela nous a pris quatre mois mais le résultat est là. Ils font beaucoup d’effet aux clients  et ça dégèle tout de suite l’ambiance…
Non décidément, Anthony Galifot n’est pas «qu’un coiffeur». Et il est tout sauf barbant.

 

Pascale Vignali

So'Chic

Publié le 2 octobre 2012

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