Le Clairvoyage, d'Anne Fakhouri
De quoi parle donc Le Clairvoyage ? Clara, 12 ans, vit paisiblement avec ses parents, qui sont d’indécrottables terre-à-terre. Ils lui ont transmis leur rigueur scientifique et la jeune fille passe son temps dans les livres, ou bien à discuter avec sa poupée. Un jour, ses parents meurent dans un accident. Elle est alors confiée à son oncle Antoine et sa femme Bébé. Celle-ci, mystérieuse, ne se montre pas sous le prétexte d’une santé fragile. Dans leur maison, Clara va découvrir des personnages ou des animaux excentriques. Elle semble aussi poursuivie par un corbeau depuis sa plus tendre enfance. Clara aurait-elle atterri à la lisière d’un monde féerique ?
Je ne suis pas un grand fan de littérature jeunesse. Je ne suis pas sûr
d’avoir le recul nécessaire pour apprécier ces livres sans me départir
de mon regard d’adulte. Les mauvaises langues diront que j’ai gardé mon
âme d’enfant, ce qui n’est pas faux, mais cela ne suffit pas toujours…
Je suis plutôt méfiant envers ce type de livres qui peuvent, d’après
moi, tomber dans deux travers opposés : soit une simplification à
l’extrême du langage et/ou de l’intrigue et/ou des personnages ; soit à
l’inverse une tentative « d’adultisation » du jeune public avec des
intrigues très réalistes et plutôt sombres (notez que ces impressions
ne sont pas forcément fondées sur mon expérience mais représentent
plutôt les craintes que je nourris envers le genre).
Le Clairvoyage évite ces deux écueils puisqu’il m’a semblé avoir
vraiment été écrit pour les jeunes autour de 12 ans (c’est l’âge de
l’héroïne) (le « autour » pouvant représenter plusieurs années, je ne
suis pas un expert…). Anne Fakhouri s’adresse véritablement à son
audience. Ce qui ne veut pas dire que l’intrigue est simplifiée, ni le
langage. Mais les préoccupations de l’héroïne et sa vision qu’elle a du
monde ont un accent de vérité qui m’a marqué (sans que je sois capable
de le définir correctement...).