Eschbach - Maître de la matière - Babelio
Cela commence doucement. le lecteur fait connaissance avec Hiroshi et
Charlotte, deux enfants au destin liés, et unis par leur différence.
Hiroshi vit dans un monde de rêve où le travail serait inutile et les
richesses partagées. Charlotte se construit au gré des pérégrinations de
son ambassadeur de père. L'obstination de l'un et le don de l'autre
pour visiter l'histoire passée des objets qu'elle touche seront à
l'origine d'une extraordinaire aventure.
Les années passent : Hiroshi rejoint le MIT, toujours marginal, et
toujours aussi déterminé. Charlotte se fourvoie dans un parcours trop
conventionnel de paléoanthropologie. on se croirait dans un roman
américain…
Eschbach aurait-il
abandonné la SF? Mais non, crescendo, les événements se bousculent. et
L'on est peu à peu transporté dans un récit de fiction scientifique,
suffisamment complexe pour que l'on puisse y adhérer (la lectrice que je
suis attribue les incongruités à ses propres limites de compréhension)
et suffisamment fou pour devenir poétique.
Autant la première partie qui permet de faire connaissance avec les
personnages et de s'y attacher est lente, sans être ennuyeuse, autant
les choses s'accédèrent pour finir en un bouquet final magistral. À
l'image de la sensation individuelle de l'accélération du temps au fur
et à mesure que l'on vieillit. Ou de l'évolution de l'humanité depuis
l'apparition de l'homme.
Autant de prétextes pour aborder les thèmes de l'écologie, du
réchauffement climatique, des conséquences éthiques du progrès
technologique, mais aussi de pointer la nature guerrière de l'homme,
incapable d'affronter ses peurs autrement qu'en détruisant ce qu'il ne
comprend pas
Embarquement réussi pour ce nouveau roman d'Andreas Eschbach, à la hauteur de
Des milliards de tapis de cheveux ou
Jesus vidéo.
Il y a la matière à réaliser une adaptation cinéma avec effets spéciaux ad hoc.
Merci à Babelio et aux éditions L'atalante pour cet excellent moment de lecture.
Kittiwake
Publié le 2 avril 2014