Andreas Eschbach nous offre une fois encore une bonne série de SF jeunesse, au pouvoir addictif qui n'a rien à envier à celui de sa série "martienne", parue quelques années auparavant.

Eschbach - Black Out - The librarian's asylum
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Passé mon enthousiasme premier, j'avoue avoir un peu hésité. Ce thriller sur fond de piratage informatique avait un air de déjà mâché et remâché très peu engageant. J'ai malgré tout décidé de faire confiance à l'auteur pour le style et la créativité auxquels j'avais succombé dès le premier roman lu et, au bout de deux courts chapitres nous annonçant sans ménagement le rythme affolant sur lequel va être entraîné le lecteur, la surprise est arrivée. Non, Black Out n'est pas du déjà vu. Toute l'histoire autour de cette mystérieuse Cohérence rend ce récit unique, et annonce une trilogie très prometteuse.

Après En panne sèche et Jesus Vidéo, Eschbach s'attaque une nouvelle fois au thriller politique, ce qui avait refroidi mon envie étant donné que je ne suis pas friande de ce type de décor... Mais force est de constater que l'inventivité dont fait preuve la narration d'En panne sèche se retrouve dans Black Out. Les personnages principaux, bien que trois d'entre eux soient relativement jeunes - Christopher, Kyle et Serenity - portent une histoire complexe sur leurs épaules, dans laquelle ils nous embarquent avec une redoutable efficacité.

Christopher, avec son immense et précoce talent pour l'informatique contrastant furieusement avec ses habiletés sociales catastrophiques, est présenté comme le prototype de l'adolescent surdoué. Ce qui pourrait agacer certains m'a rendu le personnage très attachant dès le départ, d'autant plus que les circonstances du récit doublent notre jeune génie d'un hacker en cavale. [...] On pourra souligner la qualité de la narration à ce sujet ; l'auteur nous jette dans l'histoire en ne nous livrant que quelques indices éparts, dont il faudra se satisfaire.

Si je n'hésite pas à qualifier Black Out de série politique, c'est parce que tout au long du roman, une autre question se superpose à celle de savoir si Christopher va vaincre ou non la Cohérence : l'humanité va-t-elle trop loin dans sa connaissance et manipulation de l'informatique et du cerveau humain? Sans tenter de nous moraliser, Eschbach nous donne simplement quelques éléments de réflexion et d'imagination, appuyés par son récit, sous forme de Et si...

Andreas Eschbach nous offre une fois encore une bonne série de SF jeunesse, au pouvoir addictif qui n'a rien à envier à celui de sa série "martienne", parue quelques années auparavant. Le lecteur se laisse entraîner avec une certaine tension dans le récit et, malgré une fin de premier tome qui peut paraître un peu "facile", l'envie de connaître la suite se fait très vite ressentir.
 
Publié le 3 décembre 2015

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