Alors que l'excellente revue de Patrick Marcel Manticora consacre son numéro 9 à un "spécial fantasy", les éditions L'Atalante commencent la publication de l'une des plus réussies et plus originales contributions du genre, Les Chroniques d'Alvin le Faiseur d'Orson Scott Card, un auteur connu jusqu'à présent chez nous pour ses romans de science-fiction (Une Planète Nommée Trahison, La Stratégie Ender). Le premier volume du cyle, Le Septième Fils, transporte le lecteur dans les années 1800 et les forêts du Nouveau Monde, dans l'Amérique du Nord des premiers pionniers. Mais il ne s'agit pourtant pas d'un roman-western. L'histoire des territoires dans lesquels se déroulent l'action ne se superpose pas tout à fait à celle des États-Unis. C'est une Amérique achronique décalée, qu'Orson Scott Card met en scène. Ainsi le roi de France qui envoie le colonel Bonaparte organiser au Canada la lutte contre les anglais ! Et surtout, c'est un pays où la magie est à l'oeuvre comme dans tout "univers de fantasy" qui se respecte. Elle s'incarne tout particulièrement en la personne d'un enfant né dans des circonstances tragiques et qui est le septième fils d'un septième fils, donc promis à un destin exceptionnel : celui d'un "faiseur" doté de pouvoirs non moins exceptionnels. Mais une force occulte, diffuse, souterraine, menace constamment sa vie et tente de le détruire avant qu'il n'atteigne à la puissance et à la maîtrise de ses pouvoirs. Le Septième Fils est la chronique de son enfance au sein d'une famille unie, haute en couleurs, dans un village où déjà le sectarisme puritain pointe son mufle en la personne d'un révérend obsédé par l'oeuvre du Malin. C'est aussi l'histoire de sa rencontre avec Mot-pour-Mot, un errant conteur d'histoires, qui va lui faire prendre la mesure de sa singularité, de ses dons, et préparer les conditions de la seconde phase de son apprentissage. Le Septième Fils est passionnant comme un roman d'aventures et possède le charme entêtant des contes les mieux troussés : il introduit le cycle de façon parfaite et laisse le lecteur dans l'attente impatiente d'un second volume au titre très prometteur : Le Prophète Rouge... Jacques Baudou, Le Monde, 03/01/1992 

Card - Les Chroniques d'Alvin le Faiseur : Le Septième Fils - Le Monde

Alors que l'excellente revue de Patrick Marcel Manticora consacre son numéro 9 à un "spécial fantasy", les éditions L'Atalante commencent la publication de l'une des plus réussies et plus originales contributions du genre, Les Chroniques d'Alvin le Faiseur d'Orson Scott Card, un auteur connu jusqu'à présent chez nous pour ses romans de science-fiction (Une Planète Nommée Trahison, La Stratégie Ender). Le premier volume du cyle, Le Septième Fils, transporte le lecteur dans les années 1800 et les forêts du Nouveau Monde, dans l'Amérique du Nord des premiers pionniers. Mais il ne s'agit pourtant pas d'un roman-western.

L'histoire des territoires dans lesquels se déroulent l'action ne se superpose pas tout à fait à celle des États-Unis. C'est une Amérique achronique décalée, qu'Orson Scott Card met en scène. Ainsi le roi de France qui envoie le colonel Bonaparte organiser au Canada la lutte contre les anglais ! Et surtout, c'est un pays où la magie est à l'oeuvre comme dans tout "univers de fantasy" qui se respecte.

Elle s'incarne tout particulièrement en la personne d'un enfant né dans des circonstances tragiques et qui est le septième fils d'un septième fils, donc promis à un destin exceptionnel : celui d'un "faiseur" doté de pouvoirs non moins exceptionnels. Mais une force occulte, diffuse, souterraine, menace constamment sa vie et tente de le détruire avant qu'il n'atteigne à la puissance et à la maîtrise de ses pouvoirs.

Le Septième Fils est la chronique de son enfance au sein d'une famille unie, haute en couleurs, dans un village où déjà le sectarisme puritain pointe son mufle en la personne d'un révérend obsédé par l'oeuvre du Malin. C'est aussi l'histoire de sa rencontre avec Mot-pour-Mot, un errant conteur d'histoires, qui va lui faire prendre la mesure de sa singularité, de ses dons, et préparer les conditions de la seconde phase de son apprentissage. Le Septième Fils est passionnant comme un roman d'aventures et possède le charme entêtant des contes les mieux troussés : il introduit le cycle de façon parfaite et laisse le lecteur dans l'attente impatiente d'un second volume au titre très prometteur : Le Prophète Rouge...

Jacques Baudou, Le Monde, 03/01/1992 

Publié le 2 janvier 2009

à propos de la même œuvre