C’est drôle, c’est tendre, c’est ingénieux.

Superméchant débutant - Les Blablas de Tachan
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[...] John Scalzi, c’est à ce jour, près d’une trentaine de romans, la plupart traduits en français chez l’Atalante, son éditeur de coeur, avec des sagas comme « Le vieil homme et la guerre » ou « L’Interdépendance » et des volumes uniques souvent un peu farfelus comme celui-ci ou La société protectrice des Kaijus qui me fait sérieusement de l’oeil maintenant. John Scalzi, c’est aussi une plume ou plutôt devrais-je dire un « performeur de l’imaginaire », qui d’abord arrive à pondre des régulièrement des textes, mais qui en plus le fait en variant les plaisirs et avec toujours un ton piquant, d’après ce que j’en ai lu chez les amis lecteurs. Comment aurions-nous pu ne pas craquer ?

Ainsi, dès les premières pages, Audrey et moi avons salué son humour, son originalité et bien sûr son talent de conteur pour nous faire entrer dans cet univers d’anticipation loufoque où un jeune divorcé, prof vacataire, sur le point de se faire virer de chez lui par ses demi-frères et soeurs, va être contacté par l’employée de son richissime oncle qui vient de décéder pour un héritage des plus singuliers. De là, l’auteur va imaginer un récit rocambolesque, mélange de Fantomas, Inspecteur Gadget ou encore films d’espionnage noirs d’autrefois, mais toujours sur un ton décalé qui va là où on ne l’attend pas.

Nous avons donc salué tout au long de notre lecture, sa capacité à nous surprendre, tout d’abord avec les mésaventures qui arrivent sans cesse à son héros. Charlie pourrait être le héros naïf et innocent qu’on campe souvent dans ces cas-là, mais il cache une intelligence fine et pratique, qui lui sera bien utile. Mais aussi avec les créatures qu’il va doter d’intelligence et qui vont venir assaisonner cette histoire surprenante d’organisation de grands méchants où chacun tire dans les pattes de l’autre pour mieux être calife à la place du calife. Cela donne un récit plein d’ingéniosité et de trouvailles, qui reprend et joue avec les codes du film d’espionnage et du roman noir, mais côté méchant, ce qui est savoureux, car qui n’a pas rêvé de voir comment cela se passerait si une ligue de super vilains se réunissait.

Le revers de la médaille, c’est que Scalzi est un auteur plus bavard que metteur en scène. Il parle ainsi beaucoup, et le fait très bien. Nous avons noté ses nombreuses saillies tellement drôles. Je pense, pour ma part, à l’épisode de la création des syndicats ! [...]

Et les chats dans cette histoire me direz-vous ? Ils furent à l’image des caractéristiques qu’on leur donne, d’excellents compagnons d’aventure, plein de surprises et d’indépendance. Héra est vraiment mon coup de coeur dans cette histoire et j’ai adoré la place que Scalzi lui a attribuée. Elle est fine, maligne et fidèle. Elle forme un duo touchant avec Charlie, qui au final dans cette histoire, est un peu l’orphelin que tout le monde cherche à manipuler, alors que lui cherche juste un foyer, ce qu’il avait réussi à forger avec Héra avant que tout ne lui tombe dessus. J’ai donc été touchée par leur dynamique et leur histoire. 

Je ne peux ensuite trop en dire sur les trouvailles de l’auteur qui m’ont fait me tordre de rire et voir dans cette parodie du film de gangster une très riche leçon de vie également sur l’appât du gain vs les vrais amis. C’est drôle, c’est tendre, c’est ingénieux. C’est malin, c’est rocambolesque, c’est un peu fou. [...] Mais je suis conquise pour l’humour loufoque de l’auteur, son utilisation de nos chers félins et j’ai définitivement envie de découvrir ses Kaijus, mais aussi sa Controverse de Zara ou son Interdépendance. Et un auteur de plus à suivre, un !

Publié le 21 novembre 2025

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