Après avoir découvert et adoré le premier tome du Vieil homme et la guerre de John Scalzi en audio, j’ai eu envie d’enchaîner directement sur le second volume, Les brigades fantômes, toujours lu par Philippe Spiteri et édité chez Audiolib. Ce nouveau titre, originalement paru en français chez L’Atalante en 2007, est paru en livre audio le 31 mars dernier. Et voici ce que j’en ai pensé…
- Avez-vous un âme, vous lieutenant Sagan?
- Moi ? Pas que je sache, administrateur Cainen. Chercher à quantifier l'improbable, ce serait un pari bizarre, non ?
Si Les brigades fantômes est bien une suite du Vieil homme et la guerre, c’est aussi une toute nouvelle histoire qui se choisit un nouveau personnage principal. Certes, celui-ci va côtoyer des personnages importants du premier tome mais on ne nous emmène jamais à la suite de John Perry ce qui peut désarçonner voire décevoir quelque peu tant on s’est attaché à notre vieux héros. Heureusement, on s’attache également très vite à Jared une fois celui-ci créé, et le plaisir de lecture revient d’emblée. Nouveau héros, nouvelle histoire donc qui nous plonge au cœur des affaires mystérieuses des bridages fantômes et des manigances de l’Union coloniale. Un volume finalement moins porté sur des batailles mais plus sur des stratégies de guerre et empruntant, de fait, un rythme un peu différent. On perd également l’effet de surprise du premier quant à la découverte de l’univers, bien que l’auteur parvienne encore à nous révéler des pans inconnus de son monde et à le rendre toujours plus passionnant. Et si John Perry manque, bien que toujours là en toile de fond, ce second volume reste tout de même très plaisant et accrocheur. Philippe Spiteri prouve une fois de plus sa grande qualité d’orateur en nous offrant de formidables performances qui donnent décidément vie aux personnages de cette saga.
Szilard dévisagea Robins.
-Vous confirmez ?
-Que dois-je confirmer, mon général ?
-Que vous n'aimez pas trop le général Mattson ...
-Mon dieu, s'habituer à lui exige beaucoup d'efforts, vous savez .
-Robbins veut dire par là que je suis un enculé ,expliqua Mattson en ricanant.
Si le début m’a vraiment freiné dans mon immersion, enchaînant des informations scientifiques plus ou moins digestes et un rythme très lent, l’arrivée au monde Jared et sa formation au sein des brigades fantômes a reboosté mon intérêt. L’humour, grande force de Scalzi, est d’ailleurs revenu en force avec la découverte des blagues par ces nouveaux soldats qui ne saisissent pas encore tout de l’humour. Un grand moment. On apprécie également les références aux classiques de la SFFF dans cette partie. La suite, plus sous tension est aussi passionnante et l’attachement aux personnages est indéniable et source d’émotions. Il y a, dans cette histoire, de formidables questionnements sur l'identité individuelle, la conscience et l'âme, porté par un personnage principal à part qui se pose en porte-à-faux avec toutes ces notions et leurs définitions. C'est assez passionnant! La fin arrive d’ailleurs presque à regret, tant on se plaît au sein de cette bridage fantôme. L’auteur sème également plusieurs pans d’intrigues qui nous donnent envie de poursuivre la découverte dans le tome 3, en espérant y retrouver certains personnages, évidemment. John Scalzi parvient décidément à me faire aimer la SF militaire, en lui donnant un caractère très humain et en créant des personnages assez remarquables de nuances. L’humour, la douceur aussi parfois, ponctuent le récit de jolis moments et de belles émotions. Si j’ai légèrement moins aimé que le premier, j’ai tout de même adoré cette audio-lecture.
En bref, ce tome 2 nous embarque dans une nouvelle histoire avec un nouveau héros, tout en faisant évoluer, en toile de fond, les personnages du premier volume. Plus axé sur des stratégies et une mission tenue secrète, Les brigades fantômes change de rythme par rapport au premier volume mais conserve (après un début un peu abrupt), le côté très humain et l’humour de Scalzi. On s’attache encore une fois beaucoup aux personnages et l’immersion est parfaite grâce à la lecture très qualitative de Philippe Spiteri.
Les critiques de Yuyine