Je découvre tout juste le monde merveilleux des annales du Disque-Monde de Terry Pratchett. J’y pénètre par le cycle du Guet mais vous trouverez plein d’autres portes d’entrée : le cycle des mages, le cycle des sorcières… A savourer sans modération :) 

Un humour digne du Donjon de Naheulbeuk

Pour celles et ceux qui connaissent cette série audio (2001, par John Lang), vous serez heureux de retrouver dans le Guet des orfèvres cet humour mal placé, très « brut de troll », « gratte nain », j’use moi-même d’expressions à l’origine douteuse car c’est l’occasion ou jamais d’être dans le contexte mais vous l’aurez compris : la subtilité, les senteurs de rose, ça n’est pas trop ici que vous les trouverez.

Bienvenue dans la camaraderie grivoise, comme il se doit dans un corps de bidasses qui tente tant bien que mal de faire respecter l’ordre dans une grande ville moyenâgeuse, Ankh-Morpork. Et les habitants n’aiment pas le reconnaître mais sans le Guet de nuit, la ville deviendrait vite invivable. Entre les dragons qui explosent, les voleurs qui embarquent la caisse sans avoir de permis de voler… Les gardes auront fort à faire et ont intérêt à s’accrocher pour sauver leur peau!

Un sérieux de second degré

C’est tout le talent de ce livre, sous cet humour de surface, se dessinent des thèmes de société qui ne pourront pas nous faire penser à notre monde à nous. Politique des quotas dans le recrutement des gardes du Guet, tensions entre espèces qui vont jusqu’à des batailles urbaines, luttes de pouvoir qui influent l’existence du Guet, confréries qui taisent trop de secrets… La vie du Guet est profondément liée à l’histoire de la cité et nos (petits et grands) personnages grandiront au gré des événements.

J’ai employé le mot « grandir » car j’ai vraiment eu l’impression de voir ces personnages progresser au cours du récit. Le duo improbable troll-nain qui devient inséparable, le camarade généreux qui sacrifie sa solde mois après mois pour aider les veuves des camarades tombés sous ses yeux au cours de sa carrière, la loup-garotte qui essaie tant bien que mal de masquer ses métamorphoses nocturnes : tous vont surmonter leurs préjugés pour résoudre la grande énigme du « fousi » qui met sans dessus dessous Ankh-Morpork. Avec un véritable coup de coeur pour Carotte, le p’tit jeune, grande carrure mais élevé par les Nains, d’une gentillesse et d’une curiosité que l’on n’aurait pas cru trouver chez un recru du Guet.

Vous l’aurez compris, j’ai apprécié me poiler sans prétention dans une histoire pleine de surprises et de subtilités par en-dessous.

Des plumes dans la ville