Loin du roman-fleuve, c’est une novella de moins de 200 pages qui raconte l’avant, celui du déchirement du départ. Dans un contexte bien particulier.
Intimiste
En peu de pages, sans surjouer sur la notion de déclin, l’autrice arrive à poser le décor, créer cet univers, qui dicte ses lois. Là où d’autres écrivains diluent les descriptions, c’est un joli et réussi exercice de style.
L’autre point saillant est le « cad », un parasite, un champignon qui touche une partie de la population, et semble avoir une incidence sur les comportements et les choix.
Ce cadre sert un récit intimiste, où les liens sociaux sont au centre, avec des personnages qui rapidement prennent vie et touchent par leurs réactions. De la belle ouvrage, vraiment.
Transformation
L’écologie est partout dans cet environnement, mais c’est avant tout une manière de raconter la construction d’une identité. Reid est à un âge où on se transforme, à l’image de ce monde qui lui-même s’est totalement métamorphosé. La dure séparation d’avec sa mère et de son ami proche serviront de socle à cette courte mais prenante histoire.
L’écriture est puissante, à la fois très proche des personnages et poétique, à l’image de ce beau titre de livre autour de la métaphore du nuage.
La Migration annuelle des nuages est une novella qui touche à l’intime, avec de touchantes relations en son cœur, dans une ambiance post-apocalyptique qui a le bon ton de ne pas tout voir en noir, espoir. La curiosité est grande de relire Premee Mohamed dans d’autres textes.
Yvan Fauth