Je ne vous spoilerai pas, mais je ne peux rester silencieuse sur la fin. Elle est peut-être un peu facile, mais grandiose de logique tragique.

Ligny - Semences - Journal semilittéraire
Article Original
Une émotion particulière en ouvrant ce roman... pas celle de la fin d'une série, si on peut parler de série pour trois romans finalement indépendant, non, autre chose. L'idée d'une boucle.

Aqua TM est un de ces romans qui ont une place particulière dans ma vie. C'était le sujet de ma presque-première critique publiée ailleurs que sur un blog, dans un support certes confidentiel, mais diffusé, bien réel. L'un des premiers romans que j'ai tendu, frémissante de timidité, à son auteur par-dessus une table. C'était à Nantes, c'était les Utopiales. C'était la créature magique et fascinante que je voyais derrière chaque auteur. A l'époque, je ne savais pas quelle était l'importance de l’œuvre de Jean-Marc Ligny pour la SF français. D'ailleurs, j'en lisais encore peu, j'étais encore novice malgré les kilomètres de pages déjà enquillés, et Aqua TM m'avait mis une claque que je ne reprendrais peut-être pas aussi fort aujourd'hui.

Semences, donc.

L'humanité est en voie de disparition. Les survivants ont retrouvé l'âge de pierre pour certains, ou croient encore à une civilisation aux allures technologiques, pour d'autres. Le climat s'est tragiquement réchauffé, il ne reste plus grand-chose à espérer. L'homme étant ce qu'il est, il s'en trouve toujours pour croire, oser, partir à l'aventure. S'accrocher à l'espoir d'un ailleurs vagu

ement meilleur, aussi incertain soit-il.

Ce fut le cas de Natsume, quelques années avant le début du roman. Il a rejoint une communauté inuit installée dans un Groenland envahi par les moustiques pour y voir mourir celle qu'il considérait comme une soeur. Ou de Denn. Dans une tribu moribonde qui vit dans une grotte, d'une pêche misérable et d'un accord symbiotique avec des fourmites. Ce dernier finit par quitter la communauté, avec le fol espoir de rencontrer des hommes qui vivraient un peu mieux. Un voyage dangereux et difficile, malgré la présence de Nao, l'amie d'enfance et bien davantage, qui finit par donner des allures d'histoire d'amour pleine d'espoir au récit. On a envie de croire, d'espérer avec eux que tout n'est pas terminé pour une humanité encore capable de s'émouvoir pour son prochain.

Je ne vous spoilerai pas, mais je ne peux rester silencieuse sur la fin. Elle est peut-être un peu facile, mais grandiose de logique tragique.

Angua - Journal semilittéraire
http://journalsemilitteraire.over-blog.com/2016/07/semences-jean-marc-ligny.html
Publié le 26 juillet 2016

à propos de la même œuvre