En passant rapidement de l'un à l'autre, Régis Goddyn a su garder, tout au long de ces sept romans, un bon rythme d'écriture. Clairement avec cette saga du Sang des 7 Rois, l'auteur signe un premier cycle ambitieux et réussi qui propose un récit à la croisée des genres très novateur.

Le Sang des 7 Rois Tome 7 - Fantasy à la carte
Article Original

Depuis quelques semaines, le dernier tome de la grande saga de fantasy de Régis Goddyn est disponible en poche dans toutes les librairies. Une excellente nouvelle pour les lecteurs de seconde main qui, comme moi, attendait cette sortie avec impatience pour enfin connaître le fin mot de cette histoire.

Avec ce septième tome, Régis Goddyn achève son cycle en apothéose car il nous y narre la fameuse confrontation à laquelle on s'attendait, au vu des enjeux dévoilés au fur et à mesure des livres. En outre, ce dernier volet nous fait prendre la pleine mesure de cet univers mêlant fantasy, science-fiction et apocalypse. En le lisant, on prend conscience que l'auteur nous a bien baladé depuis le début. En effet, alors qu'à la lecture du premier tome, on était campés sur nos certitudes de lire une saga de fantasy pure, les éléments anachroniques au genre, disséminés ici ou là par l'auteur nous a vite détrompés. Tout cela pour en arriver à ce tome final qui nous révèle finalement une toute autre histoire, et nous propose un univers qui a bien évolué.

En fait, Régis Goddyn nous emmène sur une planète où le pilote Jahrod a trouvé refuge depuis des siècles pour échapper au redoutable Maddox, qui souhaite s'emparer de la technologie mise au point par celui-ci afin de dominer le cosmos. Or, il s'avère que cette terre où Jahrod a élu domicile est ancrée au Moyen-Âge. Cela laisse le loisir à l'auteur de nous proposer un récit médiéval où la technologie a soigné ses entrées. Voilà de quoi teinter cet univers d'une certaine singularité qui n'est pas sans rappeler d'autres cycles de fantasy comme Les Dieux Sauvages de Lionel Davoust, même si le métissage des genres est abordé de manière différente. De plus, la magie qui imprègne ses lignes trouve ses origines dans cette puissante technologie ramenée par ces envahisseurs, même si les mages ont presque tous oubliés leur passé. Ensuite, il est à noter l'existence d'un peuple dont on ne sait que peu de choses si ce n'est qu'il dispose de certains pouvoirs (la lévitation) et d'une immortalité : les draks. Néanmoins, leur présence donne bien à ce texte toute sa dimension onirique.

En outre, dans ce dernier volet, Régis Goddyn colore son récit de quelques notes d'apocalypse. En effet, la menace de ce Maddox marque la fin d'un monde. En envoyant ses légions capables de se régénérer à l'infini et en bombardant cette terre à tout-va, il ne laisse que peu de chance à l'humanité en place de survivre. C'est donc un roman marqué par des batailles qui ne cherchent qu'à faire place nette et donne à ce final une sensation de fin du monde.

En lisant ce tome 7, on apprend également tout ce qu'il y a à savoir sur chacun de ses personnages. Ainsi, on cerne mieux ceux qui demeuraient encore mystérieux et surtout on connait maintenant le sort que l'auteur leur a réservé. 

En passant rapidement de l'un à l'autre, Régis Goddyn a su garder, tout au long de ces sept romans, un bon rythme d'écriture. 

Clairement avec cette saga du Sang des 7 Rois, l'auteur signe un premier cycle ambitieux et réussi qui propose un récit à la croisée des genres très novateur. 

Ainsi, en floutant les frontières, il démontre que l'Imaginaire français sait se renouveler avec talent. 

Fantasy à la Carte

Publié le 25 juin 2021

à propos de la même œuvre