[…] Écriture subtile, sobre mais chargée en sentiments justes, la plume de Card fait ici toujours merveille. On n’attendait plus d’aventure de ce très grand personnage du genre, tellement il nous semblait que Card, son conteur, avait décidé de s’en séparer ; Il n’en est rien avec cette histoire se déroulant entre « La stratégie d’Ender » et « La voix des morts ». Card s’essaye ici à nous conter ce douloureux passage entre l’adolescence et la vie adulte à travers celui de son héros, et curieusement nous nous y identifions. Sans logorrhées lénifiantes ni idéologie douteuse, l’auteur nous entraine sur le douloureux chemin qui mène à la rédemption, la réhabilitation, avec force et courage. Prendre donc un enfant pour raconter ce passage de la nuit au jour n’est pas commun, voir risqué. Mais tout est symbole et lumière chez Card, si bien qu’on comprendra que derrière cette gigantesque métaphore futuriste se cache aussi ce récit plus intime de notre vie, quand nous faisons ce délicat passage qui de l’enfant à l’homme se fait comme un terrible arrachement et curieusement aussi comme une prise de conscience de la fin de l’innocence. En inversant le paradigme de passage, en faisant de cet enfant devenu trop tôt adulte et responsable d’actions qui bien que pour le bien de l’humanité l’ont poussé à devenir génocidaire, Card nous raconte peut-être aussi une autre histoire : ce courage que nous possédons tous en nous qui est de transformer avec notre cœur d’enfant les choses les plus viles de notre passé pour en faire les jalons d’un futur qu’on voudrait meilleur pour tous et soi-même. C’est de ce fantasme dont nous portons tous la graine en nous dont Card parle au travers du personnage de son enfant génocidaire. Et c’est par l’épreuve de l’enfance face à l’innommable que Card nous fait prendre conscience à tous de notre capacité à changer. Car cet enfant, Ender ne serait-il pas en fin de compte une image pour dire cette humanité en recherche d’une éternelle rédemption qui jamais ne vient, hormis par de longs et pénibles efforts ? Par-delà l’histoire simple en apparence nous avons notre propre histoire, individuellement ou collectivement. Emmanuel Collot.

Card - Ender : L'Exil - Science Fiction magazine

[…] Écriture subtile, sobre mais chargée en sentiments justes, la plume de Card fait ici toujours merveille. On n’attendait plus d’aventure de ce très grand personnage du genre, tellement il nous semblait que Card, son conteur, avait décidé de s’en séparer ; Il n’en est rien avec cette histoire se déroulant entre « La stratégie d’Ender » et « La voix des morts ».

Card s’essaye ici à nous conter ce douloureux passage entre l’adolescence et la vie adulte à travers celui de son héros, et curieusement nous nous y identifions. Sans logorrhées lénifiantes ni idéologie douteuse, l’auteur nous entraine sur le douloureux chemin qui mène à la rédemption, la réhabilitation, avec force et courage. Prendre donc un enfant pour raconter ce passage de la nuit au jour n’est pas commun, voir risqué. Mais tout est symbole et lumière chez Card, si bien qu’on comprendra que derrière cette gigantesque métaphore futuriste se cache aussi ce récit plus intime de notre vie, quand nous faisons ce délicat passage qui de l’enfant à l’homme se fait comme un terrible arrachement et curieusement aussi comme une prise de conscience de la fin de l’innocence.

En inversant le paradigme de passage, en faisant de cet enfant devenu trop tôt adulte et responsable d’actions qui bien que pour le bien de l’humanité l’ont poussé à devenir génocidaire, Card nous raconte peut-être aussi une autre histoire : ce courage que nous possédons tous en nous qui est de transformer avec notre cœur d’enfant les choses les plus viles de notre passé pour en faire les jalons d’un futur qu’on voudrait meilleur pour tous et soi-même.

C’est de ce fantasme dont nous portons tous la graine en nous dont Card parle au travers du personnage de son enfant génocidaire. Et c’est par l’épreuve de l’enfance face à l’innommable que Card nous fait prendre conscience à tous de notre capacité à changer. Car cet enfant, Ender ne serait-il pas en fin de compte une image pour dire cette humanité en recherche d’une éternelle rédemption qui jamais ne vient, hormis par de longs et pénibles efforts ?

Par-delà l’histoire simple en apparence nous avons notre propre histoire, individuellement ou collectivement.

Emmanuel Collot.

Publié le 14 décembre 2010

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