La terreur engendrée par les lecteurs de pensées, tellement bien décrite, me parle énormément, car ça, c'est la fin de la liberté individuelle. Déjà que l'être humain s'ingénie à esclavagiser les autres tant et plus et par tous les moyens disponibles, si jamais ce genre de télépathie prenait forme, on serait vraiment dans une merdouille incommensurable ! Bordage, à ce niveau-là, fait vibrer une peur intense de perdre ce besoin vital et fondamental qu'est la liberté chez moi, et en cela, il a tout juste.

Bordage - Les Guerriers du silence livre I - Tatooa
Article Original
Mon premier Bordage, son premier roman ! Pour un premier roman, c'est d'un excellent niveau !

Je vais commencer par les moins : quelques lourdeurs dans le style, des itérations d'adjectifs et d'adverbes dans certains passages, on sent que le bouquin aurait pu faire 100 pages de moins sans que ce soit trop gênant.
L'étonnant de la chose, c'est que ce n'est pas constant dans le roman. On tombe parfois sur des passages agaçants, mais la plupart du temps le style est bon, les phrases courtes. Bref, étonnant.

Un autre moins : le schéma narratif consistant à nous révéler en italique, au début de chaque chapitre, ce qu'il va se passer dans le chapitre, sous forme d'extraits de "livres futurs" et autres. Pour moi, ça n'a eu aucune utilité à part celle de me "gâcher" un brin le plaisir du chapitre en lui-même...

Encore un autre moins : Tixu Oty, qui est "laid" au début du livre, devient très beau à la fin, alors là, même si c'est une parabole, ça m'indispose. J'aurais préféré qu'il reste "laid" quoique transcendé par ses expériences. Hem...

Ceci étant dit : j'ai beaucoup aimé l'histoire en elle-même. le fond mystique,c'est ce qui m'a le plus accroché dans tout ça, parce que j'adore ce genre de bouquins. Même si la progression de Tixu paraît rapide et un brin "deus ex machina", c'est quand même un gros plus dans le roman pour moi.

Le "muffi" de la religion du Kreuz, qui fait bien évidemment référence quasi ouverte aux "muftis" (de mon point de vue), et ses fatwas unilatérales et sans équivoque, sont évidemment d'une actualité brûlante... Il fiche les jetons, et la violence de la répression qu'il exerce n'est pas sans rappeler certains extrémismes actuels.

La terreur engendrée par les lecteurs de pensées, tellement bien décrite, me parle énormément, car ça, c'est la fin de la liberté individuelle. Déjà que l'être humain s'ingénie à esclavagiser les autres tant et plus et par tous les moyens disponibles, si jamais ce genre de télépathie prenait forme, on serait vraiment dans une merdouille incommensurable !
Bordage, à ce niveau-là, fait vibrer une peur intense de perdre ce besoin vital et fondamental qu'est la liberté chez moi, et en cela, il a tout juste.

L'action omniprésente et trépidante ajoute à l'intensité du suspens (même si ralenti parfois par les lourdeurs et "amoindri" par les entêtes de chapitres). On ne sait jamais qui va vivre et qui va mourir, et ça fiche un peu le mouron quand un personnage qu'on aimait bien disparaît. Non je ne vous dirai pas lesquels, ce serait spoiler ! ;-)

En bref, malgré quelques défauts (de jeunesse sans doute), ce premier roman est formidablement bien vu, juste, et plutôt bien écrit dans l'ensemble. J'ai un coup de coeur pour lui malgré ses quelques défauts.
 
Tatooa
Babelio
 
Publié le 28 juillet 2016

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