On manque clairement de fantasy d’inspiration asiatique en France et on
peut donc remercier L’Atalante pour avoir investi sur le roman de Liz
Williams. Car s’il n’est pas parfait, il n’en demeure pas moins fort
sympathique !
La mythologie chinoise et son utilisation constitue
d’ailleurs sans aucun doute l’un des points forts du roman, au-delà de
son aspect rafraîchissant. Après un début un peu lent, l’histoire
commence à trouver sa vitesse de croisière pour ne plus ralentir, un
autre élément positif à mettre au crédit de l’auteur et qui dans le cas
d’un polar reste indéniablement un point à ne pas négliger.
Si le
détective Zhen qui se retrouve au cœur de cette histoire trouble n’est
en revanche pas vraiment marquant en lui-même, du moins par son seul
charisme, les seconds rôles et autres personnages majeurs comme Inari se
révèlent bien mieux caractérisés et dotés quant à eux d’un fort capital
sympathie, en partie basée sur cette épaisseur plus palpable.
L’enquête
et ses circonvolutions ne sont finalement pas si recherchées ou
retorses que ce que l’on aurait pu imaginer en découvrant la quatrième
de couverture du roman, mais dans l’ensemble, elle se suit sans
déplaisir et même avec un certain entrain. A vrai dire, on aurait très
bien concevoir la présence de ce roman dans notre sélection estivale, du
côté des lectures légères. Et rappelons justement que « légères » ne
signifient pas des romans où l’auteur ne se soucie pas du caractère
vraisemblable de ses personnages ou des ressorts de son intrigue. Bref,
il ne s’agit pas de considérer ce genre de romans par-dessus la jambe !
Dans
le cas présent, l’inspecteur Zhen a tout de la lecture relevant du
divertissement de qualité. Des protagonistes le plus souvent savoureux,
une enquête prenante, une mythologie savamment utilisée… Les ingrédients
sont bon et l’ensemble indéniablement bien troussé.
On espère maintenant avoir l’occasion de découvrir la suite sans trop tarder !
Elbakin - Gillosen