Au final, on ne s'ennuie pas une seconde, on retrouve l'esprit du Space Opera de la grande époque mais dans une version 2.0 jouissive (et préservant un minimum de cohérence sur le plan scientifique), c'est très bien rythmé, ça met en jeu des personnages très hautement attachants (humains ou pas), on a hâte de connaître la suite (qui, d'après ce que j'en ai lu, est encore meilleure -si,si-)

Spoor - Grand Central Arena - Apophis
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Il s'agit d'un vrai livre de SF, ce qui veut dire que si vous êtes de ceux qui en lisent un peu mais qui sont avant tout adeptes de littérature blanche (= de littérature non de genre = de littérature normale = ni SF, ni polar, etc) et qui jugent un livre en fonction des critères propres à cette dernière, vous n'allez (très) probablement pas aimer. Par contre, c'est typiquement le livre que vont adorer les vrais amateurs de SF, ceux qui se fichent qu'il y ait un vocabulaire technique à coucher dehors, ceux qui au contraire le recherchent et l'apprécient. Si les mots / thèmes nanotech, IA, plancktech, la neutralisation sélective des lois de la physique via la technologie et les mégastructures vous mettent l'eau à la bouche, je pense que vous pouvez l'acheter sans crainte, ce livre est pour vous.
Même chose si vous êtes nostalgique de la SF à l'ancienne, celle de E.E Doc Smith notamment dont l'auteur se revendique totalement, avec une emphase mise sur l'Aventure avec un grand A et sur le Sense of Wonder. Et vous pouvez aussi y aller sans crainte si vous aimez vous émerveiller devant l'audace du scénario et du contexte, si vous aimez les personnages bien campés et attachants, un rythme, de l'action et des révélations remarquablement maîtrisés, et les romans à la fois faciles à lire, haletants et agréables, qui vous laisseront de puissants souvenirs. Et tout ça sans être ringard ou simpliste (malgré la volonté de coller au space opera des années 20-60), en utilisant pleinement la technologie et les thèmes de pointe de la SF des années 2010. Bref une réussite totale. Seul bémol : tout ça fait souvent un peu super-héros (donc il faut accrocher un minimum à ce type de personnage), et il faut accepter le postulat de Clarke sur la technologie avancée impossible à distinguer de la magie.

EN CONCLUSION :

Au final, on ne s'ennuie pas une seconde, on retrouve l'esprit du Space Opera de la grande époque mais dans une version 2.0 jouissive (et préservant un minimum de cohérence sur le plan scientifique), c'est très bien rythmé, ça met en jeu des personnages très hautement attachants (humains ou pas), on a hâte de connaître la suite (qui, d'après ce que j'en ai lu, est encore meilleure -si,si-), mais (parce qu'il y a un mais), il faut VRAIMENT être un pur adepte de SF pour aimer ce genre de roman.

L'année 2015 a été riche en sorties SF d'envergure, et clairement, ce roman est pour moi une des deux plus grandes réussites de l'année, avec le dernier Hamilton. Comme quoi, on peut ne PAS arriver précédé d'une réputation flatteuse et de tous les prix de SF les plus prestigieux mais, à défaut, proposer un vrai livre de SF de qualité. Grand Central Arena est pour moi typiquement le genre de roman de SF qui devrait recevoir des prix... de SF attribués à des ouvrages jugés selon des critères... SF, et qui pourtant ne les reçoit pas. Bref, à l'unanimité de moi-même, je lui décerne le prix Apophis SF 2015, ex-aequo avec le dernier Peter Hamilton.
 
Publié le 3 décembre 2015

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