J’ai adoré parce que l’histoire tient la route. Parce que le rythme ne donne qu’une envie : tourner les pages sans cesse.

La dernière Emperox - Le nocher des livres
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Ainsi s’achève la trilogie de l’Interdépendance. Et pour pulser, ça pulse. D’accord, au début, l’auteur traîne un peu : un chapitre par personnage principal, histoire de nous remettre dans le bain. Mais, il a de l’expérience le bougre, ça passe comme une lettre à la poste (et, effectivement, même si le tome précédent est assez récent, cela m’a permis de reprendre conscience des bases du scénario, voire de quelques détails). Et quand les protagonistes sont remis en place, à l’attaque !

Car le rythme est endiablé jusqu’au bout : et je te trahis, et je te piège et je t’arnaque. Et je te tue (ça arrive). Car ce n’est décidément pas l’honnêteté ni les scrupules qui étouffent nos héroïnes (rappelons-le, ce sont des femmes qui tiennent les rênes du pouvoir). Elles veulent le pouvoir ou l’argent. Ou les deux. Sauf peut-être l’Emperox, Griselda, qui a un but plus noble : sauver la population mondiale de la catastrophe annoncée. Et elles sont prêtes à tout pour : 1. survivre à la chute du Flux ; 2. empocher le plus d’argent dans l’histoire (en possédant les vaisseaux, en vendant des droits de passage, etc.) ; 3. parvenir au pouvoir (Nadashe Nohamapetan – quel nom ! – se verrait bien emperox, par exemple). C’est donc bien un feu d’artifice auquel nous convie John Scalzi. Et moi, j’ai adoré.

J’ai adoré parce que l’histoire tient la route. Parce que le rythme ne donne qu’une envie : tourner les pages sans cesse. Parce que l’auteur use de l’humour, parfois avec grossièreté (surtout quand Kiva Lagos parle), comme j’aime (ce n’est pas toujours léger, mais certaines répliques méritent d’être lues à haute voix). Parce que certains personnages particulièrement détestables s’en prennent plein la tête (et ça fait du bien). Parce que je n’ai pas vu toute la fin dès le début (j’avais bien imaginé quelques étapes du dénouement, mais j’ai quand même été surpris). Parce que l’auteur sait utiliser la science avec parcimonie : juste ce qu’il faut pour donner un vernis correct, mais pas trop pour ne pas me perdre (je n’ai pas de formation solide en sciences dures).

Je suis donc ravi de la lecture de La Dernière emperox, et, évidemment, en même temps un peu déçu de voir s’éloigner ce monde de l’Interdépendance que j’avais appris à apprécier.

Le nocher des livres

Publié le 25 février 2021

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