Scalzi - Imprésario du troisième type - JDD
Heinlen, qui est mort il y a une vintaine d'années, avait le sens de l'humour et du suspense. On comprend, dans ces conditions, le problème : des extraterrestres pacifiques et amicaux que sont les Yherajks. Ils observent de longue date l'humanité en secret, depuis leur vaisseau spatial invisible de notre planète. Ils voulaient prendre contact avec elle.
Seulement voilà : leur nom est imprononçable. Leur physique, peu avenant car ce sont des blocs gélatineux informes. Ils communiquent par émissions d'odeurs nauséabondes. Ils ont le pouvoir de contrôler le cerveau d'êtres vivants, et ils savent que c'est terrifiant car ils ont lu Heinlein ; ils l'ont bien compris : avec de tels handicaps; il ne va pas être facile d'établir un premier contact avec les Terriens dans de bonnes conditions. Seuls de vrais professionnels, géniaux, peuvent régler leur problème.
Ils identifient les meilleurs : les imprésarios de Hollywood. Ils contactent en secret le patron d'une agence de relations publiques. Celui-ci charge un de ses jeunes cadres ambitieux, habitué aux clients difficiles, de concevoir un plan de communication. Après bien du travail, l'intéressé finit bien sûr par trouver une solution ; il en profite même pour assurer l'avenir d'une de ses starlettes.
Agé d'une quarantaine d'années, l'Américain John Scalzi a été distingué par un prix dès son premier roman, Le Viel Homme et la guerre. Il analyse le monde du cinéma et de la communication sans concession avec humour. Imprésario du troisième type est aussi une intéressante réflexion sur l'éthique, et sur la diversité.
JDD
29 mai 2011
Publié le 1 août 2011