Deus in Machina est un court roman de 140 pages, on pourrait même dire une novella, de John Scalzi sorti en 2009 dans la langue de Shakespeare et publié en 2011 aux éditions l’Atalante avec une traduction signée Mikael Cabon.  Il s’agit d’un roman totalement indépendant de son autre série, Le vieil Homme et la Guerre. Malgré une couverture de Vincent Chong qui me rebutait plutôt, j’ai eu envie de le lire car cela faisait un moment que je n’avais pas lu de roman de Science Fiction. Synopsis ?Les Dieux existent. Ils étaient plusieurs, se sont battus, et un a gagné. Les autres ont été réduits à l'esclavage. Les dieux sont les moteurs des vaisseaux spatiaux traversant les galaxies. La science n’existe plus, la foi domine le monde. On suit Ean, le commandant du Vertueux, dont le dieu est fourbe et vicieux.En réalité le postulat de base, ces dieux vaincus et l’omniprésence de la foi, n’est pas aisé à saisir en premier lieu. En effet, comme dans la plupart des novella, on est propulsé au milieu de l’action, sans présentation du monde, c’est à nous de recoller les différents morceaux pour avoir une idée un tant soit peu correcte de l’état du monde. J’ai trouvé le monde assez original, ces dieux vaincus qui ont remplacé les machines, c’est quelque chose qu’on ne rencontre pas souvent, et qui pouvait amener à de nombreux points intéressants. Le style de John Scalzi ne m’a pas foncièrement marqué, il n’a rien de réellement notable, mais a le mérite d’être clair. Je ne sais si c’est du fait de la traduction de Mikael Cabon, mais c’est très direct voir parfois un peu haché, sans pour autant avoir trouvé cela particulièrement dérangeant. Du fait du format très court, forcément les personnages sont assez peu nombreux et pas forcément très développés. Cependant, l’univers mis en place par l’auteur prend très vite corps, et il est assez facile de se plonger dedans. On est face à un univers ultra-religieux mais qui sur certains points n’est pas sans rappeler Firefly, notamment par le personnage du Corbeau, qui m’a fait penser à la prostituée de la série de Joss Whedon, le tout mélangé à du Hyperion de Dan Simons. J’ai trouvé l’univers facile à imaginer et facile à intégrer, malgré le flou entourant la foi pendant les premiers chapitres. Le problème c’est que l’intrigue est du coup assez télescopée, format très court oblige, et on a l’impression que cela se passe très vite. Comme tout bon roman de Science-Fiction voire Anticipation qui se respecte, Deus in Machina est une critique de la société, et veut nous faire réfléchir. Le problème c’est évidemment que lorsqu’on est face à un monde aussi religieux, la critique va forcément porter sur la religion. Et dans le cas présent, à mon avis, la morale est beaucoup trop manichéenne et basiquement « anti-religieuse ». Ce manichéisme m’a beaucoup déplu et déçu. Je pense qu’un sujet comme la religion est de toute manière très difficile à traiter de manière correcte en 140 page. Dans le genre, mieux vaut un Dune, mais on est évidement pas dans la même catégorie de bouquins. En somme, Deus in Machina de John Scalzi partait d’un bon postulat, avec un très bon monde, mais le format est bien trop court pour un sujet d’une telle ampleur, et on a plutôt l’impression d’être face à un pétard mouillé. Dommage. Cependant, au vu de l’imagination et du monde très crédible, nul doute que je relirais des romans de cet auteur si l’occasion se présente. SerafinaIs if dead 

Scalzi - Deus in machina - ifisdead
Deus in Machina est un court roman de 140 pages, on pourrait même dire une novella, de John Scalzi sorti en 2009 dans la langue de Shakespeare et publié en 2011 aux éditions l’Atalante avec une traduction signée Mikael Cabon.
 
 Il s’agit d’un roman totalement indépendant de son autre série, Le vieil Homme et la Guerre. Malgré une couverture de Vincent Chong qui me rebutait plutôt, j’ai eu envie de le lire car cela faisait un moment que je n’avais pas lu de roman de Science Fiction.
 
Synopsis ?Les Dieux existent. Ils étaient plusieurs, se sont battus, et un a gagné. Les autres ont été réduits à l'esclavage. Les dieux sont les moteurs des vaisseaux spatiaux traversant les galaxies. La science n’existe plus, la foi domine le monde. On suit Ean, le commandant du Vertueux, dont le dieu est fourbe et vicieux.En réalité le postulat de base, ces dieux vaincus et l’omniprésence de la foi, n’est pas aisé à saisir en premier lieu. En effet, comme dans la plupart des novella, on est propulsé au milieu de l’action, sans présentation du monde, c’est à nous de recoller les différents morceaux pour avoir une idée un tant soit peu correcte de l’état du monde. J’ai trouvé le monde assez original, ces dieux vaincus qui ont remplacé les machines, c’est quelque chose qu’on ne rencontre pas souvent, et qui pouvait amener à de nombreux points intéressants.
 
Le style de John Scalzi ne m’a pas foncièrement marqué, il n’a rien de réellement notable, mais a le mérite d’être clair. Je ne sais si c’est du fait de la traduction de Mikael Cabon, mais c’est très direct voir parfois un peu haché, sans pour autant avoir trouvé cela particulièrement dérangeant. Du fait du format très court, forcément les personnages sont assez peu nombreux et pas forcément très développés. Cependant, l’univers mis en place par l’auteur prend très vite corps, et il est assez facile de se plonger dedans. On est face à un univers ultra-religieux mais qui sur certains points n’est pas sans rappeler Firefly, notamment par le personnage du Corbeau, qui m’a fait penser à la prostituée de la série de Joss Whedon, le tout mélangé à du Hyperion de Dan Simons. J’ai trouvé l’univers facile à imaginer et facile à intégrer, malgré le flou entourant la foi pendant les premiers chapitres. Le problème c’est que l’intrigue est du coup assez télescopée, format très court oblige, et on a l’impression que cela se passe très vite.
 
Comme tout bon roman de Science-Fiction voire Anticipation qui se respecte, Deus in Machina est une critique de la société, et veut nous faire réfléchir. Le problème c’est évidemment que lorsqu’on est face à un monde aussi religieux, la critique va forcément porter sur la religion. Et dans le cas présent, à mon avis, la morale est beaucoup trop manichéenne et basiquement « anti-religieuse ». Ce manichéisme m’a beaucoup déplu et déçu. Je pense qu’un sujet comme la religion est de toute manière très difficile à traiter de manière correcte en 140 page. Dans le genre, mieux vaut un Dune, mais on est évidement pas dans la même catégorie de bouquins.
 
En somme, Deus in Machina de John Scalzi partait d’un bon postulat, avec un très bon monde, mais le format est bien trop court pour un sujet d’une telle ampleur, et on a plutôt l’impression d’être face à un pétard mouillé. Dommage. Cependant, au vu de l’imagination et du monde très crédible, nul doute que je relirais des romans de cet auteur si l’occasion se présente.
 
Serafina
Is if dead 
Publié le 19 juillet 2011

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