Un univers riche nous est proposé et j’attends avec impatience la suite.

L'Artefact - Revue Légende
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Jamie Sawyer, né en 1979 à Newbury, ville du sud de l’Angleterre, a étudié le droit et exerce comme avocat pénaliste. Il vit actuellement dans l’Essex, comté situé au nord-est de Londres. L’Artefact, publié en 2015, est son premier roman.

Premier tome d’une nouvelle série de SF militaire, qui en compte déjà 3 et un roman dérivé. Il y aura donc de quoi faire, si les éditeurs pas trop frileux (en fonction donc des résultats de ce premier tome) traduisent la suite.
L’humanité est en guerre, du moins en paix très armée avec une race d’ET, les Krells, qui semble être l’ultime aboutissement de la bioingénierie. Une espèce de mix entre un Alien de Ridley Scott et une punaise de Heinlein dans Starship Troopers (imagée dans l’excellent film de Verhoeven). Ils se partagent la galaxie et la zone tampon est encore le théâtre d’affrontements sanglants. L’humanité a aussi créé son arme ultime, les simulants. Super-soldats, machines de guerre parfaites, la quintessence du muscle de la réactivité, de simples enveloppes corporelles pour les vrais humains qui les pilotent à distance et y téléchargent leur esprit façon Avatar de Cameron. Et quand le super soldat est mortellement touché, l’opérateur se réveille, bien à l’abri à l’arrière.

L’équipe du Capitaine Harris, dit Lazare, chef du commando de SimOps, est envoyée à la rescousse d’une équipe scientifique en train d’étudier un artefact extraterrestre qui semble également impressionner les Krells, mais pour une tout autre raison. Évidemment, Murphy sera de la partie et tout ce qui pourra tourner mal le fera. Et sans simulants, on fait moins les malins, non ?

Dès les premières pages, les premières lignes même, l’ambiance est posée, elle sera hautement militaire. Pas de doute, on ne va pas s’engager dans la haute philosophie.
On pourra regretter un petit manque d’humour mili (celui qu’on retrouve dans nombre d’ouvrages similaires et dont l’un des derniers en date me revient : l’univers de La Confédération de Tanya Huff).
Les Sims sont puissants et leurs opérateurs le savent, « Je ne suis plus comme eux, je vaux mieux qu’eux », ils ne craignent plus la mort mais le meilleur d’entre eux se retrouve dans sa vraie peau, il n’en restera pas moins un soldat qui fera son devoir jusqu’au bout. Contre les Krells, contre les humains, puisque évidemment, quand l’humanité n’attaque pas, elle ne cherche qu’à se défendre et n’avancera pas unie face à l’adversité.

Une œuvre forte qui ne sort pas particulièrement des sentiers battus de la littérature estampillée SF militaire, tristement anémique en France (traduisez, Messieurs les éditeurs, traduisez, traduisez). Mais un excellent divertissement, pas uniquement axé sur les combats. On découvre (un peu) les personnages (du moins le principal), son histoire, son passé, son passif. On réfléchit (un peu) sur les potentialités qu’ouvrent ces nouvelles formes de combats.
Un univers riche nous est proposé et j’attends avec impatience la suite.
Traduisez, Messieurs les éditeurs, traduisez, traduisez.

Note : 9/10

Publié le 25 juillet 2023

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