Tomber sur une bande-annonce de film peut vous donner envie de lire un livre. C’est le cas avec Maurice le chat fabuleux, film d’animation de Toby Genkel et Florian Westermann, qui sort en France en février.
Le dessin animé est en effet inspiré de Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, premier roman de la série des Annales du Disque-Monde (ou Discworld en version originale) destiné à un public plus jeune. Et depuis The Unadulterated Cat, on savait que Terry Pratchett aimait les chats. Dans ce roman, son héros principal est donc un matou roublard et bavard, accompagné d’une bande de rats futés et d’un jeune joueur de flûte plutôt timide. Et ce n’est pas parce qu’il écrit pour des enfants que Terry Pratchett a renoncé dans ce livre à son humour pince-sans-rire et à sa critique sociale. Loin de là.
En revanche, que vous connaissiez déjà l’univers du Disque-Monde ou non, vous n’aurez aucun problème à rentrer dans cette histoire.
À la différence des livres de Tiffany Aching (Tiphaine Patraque en version française), ce roman est quasiment indépendant des autres titres dans cet univers et, hormis la Mort et son acolyte, tous les personnages sont nouveaux.
Nous y suivons une arnaque bien rodée : Keith, orphelin musicien ayant croisé la route de Maurice et d’une bande de rongeurs devenus intelligents suite à l’ingestion de détritus magiques, passe de village en village en faisant croire à une invasion de rats et en proposant ses services pour les en débarrasser sur un air de flûte. Jusqu’au jour où ils arrivent à Bad Ingoince, ville sans rats, mais également sans provisions. Et ils vont y découvrir une arnaque encore plus terrible que la leur et nettement plus dangereuse pour les humains comme pour les animaux, qu’ils soient dotés de paroles ou non.
Avec ce roman, Terry Pratchett s’amuse à prendre le contrepied de nombreux contes (Le Chat botté, le joueur de flûte de Hamelin). Mais il aborde également des thèmes comme la cruauté, la prise de conscience de la mort, les difficultés de diriger, les relations entre parents et enfants, etc. Si le livre s’adresse effectivement aux enfants, je le conseillerai plutôt aux bons lecteurs à partir de 10 ou 11 ans tellement il est foisonnant avec beaucoup de changement de narrateurs, une histoire riche, parfois dramatique et souvent comique.

Stéphanie Chaptal