Il a une fin bien définie et pourtant, il donne l’impression d’être le premier épisode d’une histoire plus vaste, voire de n’être qu’un prologue.

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Zémal, L’Epée de feu a rencontré en Espagne un vif succès grâce au bouche à oreille. Javier Negrete a écrit ici un roman qui pourrait être qualifié de fantasy classique. Il ne s’agit pas d’un jugement péjoratif. Bien au contraire, car l’auteur ne semble pas prétendre apporter un renouveau au genre. Il assume pleinement les conventions de la fantasy classique et les applique avec brio.

Javier Negrete emploie un style impeccable (on saluera les talents de traducteur de Christophe Josse). Il s’amuse avec quelques effets : il entraîne le lecteur dans des sauts vers le futur sans l’en informer, il joue aussi avec un combat vu en parallèle par deux protagonistes. Ainsi, l’auteur surprend son lecteur, et ajoute un touche particulière à son récit. Cela pourrait s’avérer être un fiasco, mais ici, c’est très habilement utilisé. Une vraie réussite qui apporte un petit plus indéniable au déroulement de l’intrigue.

Sur fond de quête et d’apprentissage, Javier Negrete développe une intrigue solide, autour de l’art des épées et de la sorcellerie. Le rythme est soutenu, le décor bien planté et les personnages bien campés. Il aborde des thèmes variés essentiellement tournés vers l’homme : la notion de liberté et de libre-arbitre, l’humanité, la tolérance, le respect... L’auteur semble avoir puisé son inspiration du combat chez les samouraïs, de la relation entre le maître et son disciple en Orient, des conflits des dieux dans les mythologies grecque et nordique, de la quête de l’épée dans les légendes celtiques (Excalibur)... Ce mélange fait de l’univers de ce roman, un monde riche et passionnant.

Zémal, L’Epée de feu se lit indépendamment. Il a une fin bien définie et pourtant, il donne l’impression d’être le premier épisode d’une histoire plus vaste, voire de n’être qu’un prologue. Des bruits courent sur la parution en Espagne d’un autre roman se situant dans l’univers de la Tramorée. Alors, patience.

Laure Ricote

Publié le 23 mai 2011

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