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L’empereur de la Cité interdite a envoyé un message à l’Université de l’Invisible d’Ankh-Morpork « Envoyez-nous tout de suite le grand maje. ». Rincevent, vite identifié, est envoyé illico presto par télétransportation faire un tour en Aurient.
Il faut qu’il règle la zizanie qui vient de naître dans le milieu prolétaire avec la parution d’un petit livre rouge « Ce que j’ai fait pendant mes vacances ». Dans ce dernier, il est écrit qu’on peut insulter les gardes sans perdre la tête et manger des saucisses dans une des rues de la plus grande ville du premier continent. Et c’est sans compter la participation de légendaires héros menés par un barbare de moins d’un mètre cinquante, qui s’apprêtent à un coup d’éclat.

Rincevent est téléporté d’une retraite dans une île paradisiaque à la Cité interdite où il doit passer incognito. On retrouve Cohen le barbare et ses combattants grabataires nommés la Horde d’Argent ; moyenne d’âge : 80 ans. DeuxFleurs est de la partie, toujours aussi candide mais qui révèlera quelques surprises. Le bagage traîne également ses guêtres dans cet épisode. Autant dire que c’est un régal de revoir et de découvrir des personnages hauts en couleurs et en verbe.

Rincevent est au sommet de son art… avec sa poisse légendaire. Les combattants doivent appréhender l’apprentissage du monde civilisé et des bonnes manières. C’est un véritable concept pour les barbares que celui de payer pour obtenir quelque chose, de ne pas incendier une boutique en partant ou de tout simplement commencer une conversation en disant bonjour.

Il y a évidemment beaucoup d’humour au programme avec des personnages de gaudriole. Ces derniers tournés au ridicule, les caricatures font mouche. Il y a de l’absurde… et des caisses et des caisses d’absurde ; on se demande jusqu’où l’auteur va aller.
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L’intrigue est sans temps mort et quelques scènes paraissent un peu confuses dues à un excédent d’extravagance. J’ai été prise par l’envie que la fameuse bataille épique tant attendue ait tout simplement lieu.
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La désinformation pour faire peur à l’ennemi est le maître mot de l’histoire. Les critiques sur les différentes formes de totalitarismes que Terry Pratchett offre sont savoureuses. Elles sont complétées par des moments plus philosophiques. À saluer, le travail de traduction de Patrick Couton.

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Publié le 29 juillet 2019