Les Enfants de la Terreur est à ranger parmi les réussites de Johan Heliot.

Les Enfants de la terreur - ActuSF
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Un duo improbable


Nous voici dans le Paris révolutionnaire, dans l’attente de l’invasion de l’Angleterre que va tenter le général Bonaparte. Sade, devenu journaliste impécunieux, tente de survivre en vendant des articles indignes de son talent. Après sa rencontre avec la jeune Millie, il entreprend aussi de peindre les enfants miséreux de la capitale, fruits de cette Révolution qui a failli le tuer… Il manque d’ailleurs de se faire assassiner après une de ses rencontres avec elle et est sauvé par… une femme nommée Geneviève. Mais Sade, qui connaît bien les femmes et les corps, comprend qu’il y a anguille sous roche : il s’agit du chevalier d’Eon, chassé d’Angleterre parce que français•e. La jeune Millie voit ses compagnons d’infortune disparaître les uns après les autres, Sade et d’Eon/Geneviève vont enquêter et découvrir que la Révolution dévore littéralement ses enfants…

Un roman savoureux

Voilà une uchronie matinée de polar et plutôt bien faite. L’auteur s’est documenté sur la période et réussit à associer deux personnages hors normes, le sulfureux Sade et l’espion le plus mythique de Louis XV, qu’il réussit à rendre attachants. Et puis les autres personnages sont tout à fait passionnants (Ah ce Fouché !). Certains déploreront une tonalité très critique envers la Révolution française, soit : je les renvoie à François Furet. Les Enfants de la Terreur est à ranger parmi les réussites de Johan Heliot.

Sylvain Bonnet

Publié le 1 décembre 2022

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