Ce second volume est en effet bien plus réussie que le précédent et nous offre une fantasy capable d'émerveiller là où le genre se contente d'aller dans le plus sombre et le plus violent, mais le roman n'oublie pas non plus d'avoir sa part d'ombre et de dureté, ce qui en fait au final un excellent roman de fantasy !

Le Roi magicien - Psychovision

Il y a maintenant trois ans sortait Les Magiciens, un étrange roman de Lev Grossman qui mélangeait Harry Potter et Le Monde de Narnia dans une histoire qui se voulait adulte et plus trash que les originaux. Aujourd'hui, Lev Grosman revient avec le Roi Magicien qui n'est autre que la suite des aventures de Quentin, l'apprenti sorcier du tome précédent et si les références sont encore là, elles semblent mieux digérées et les personnages plus matures.

Quentin et trois de ses amis vivent désormais à Fillory dont ils sont devenus les régents. Ils se laissent vivre même en s'occupant de tant en tant leur royaume en monarques plus ou moins éclairés. Le reste du temps n'est que délassement et partie de chasse. C'est au cours d'une de ces dernières, à la poursuite d'un lapin magique, capable de voir l'avenir, qu'une prophétie va leur être annoncé : Malheur et destruction vont s'abattre sur eux !
Ainsi débute le Roi Magicien, la nouvelle aventure de Quentin qui a donc bien grandit depuis les magiciens et qui est beaucoup moins geignard ! Pourtant, le pire va lui tomber dessus puisqu'en compagnie de Julia, il va revenir dans le monde réel ! Enfin, il s'agit de notre monde puisque Fillory, équivalent de Narnia dans la série, existe vraiment, quelque part, et les deux jeunes gens compte bien y retourner !
Puis, il y a l'histoire de Julia, une amie de Quentin qui n'a pas été reçu à Brakebills et a appris la magie autrement, par un réseau de magicien underground... Si son apprentissage a été plus rude que celui de Quentin, il se révèle aussi plus passionnant, peut-être parce qu'il n'est pas le récit principal, peut-être parce qu'il se révèle bien plus énigmatique et fantastique. Si Les Magiciens nous disait que pratiquer la magie est dangereux, ce récit le confirmera de manière bouleversante.
Le récit contient également plus d'aventures et s'il débute par une quête qui peut sembler un brin ridicule, aller découvrir pourquoi une île ne paie plus ses impôts, elles vont vite gagner en profondeur et en danger, nous présentant un univers qu'on pouvait à peine imaginer dans le précédent. Il faut dire que l'auteur semble jouer avec de nouvelles références et mettre en place son propre monde.
Si le premier tome pouvait parfois ressembler à une critique de la fantasy, cette suite est ainsi une véritable déclaration d'amour à ce genre, au voyage qu'il peut proposer et à son côté initiatique. Lev Grossman ne donne pourtant pas dans la guimauve et propose encore des passages durs, violents et sombres, puisque les personnages vont aller de désillusions en désillusions, ne trouvant un peu de bonheur que pour mieux rechuter.
Le gros soucis de ce roman est finalement sa fin un peu trop abrupte et rapide avec une menace expédiée un peu trop rapidement, mais il est aussi pour Quentin auquel l'auteur fera aucun cadeau, nous laissant à la fois triste et songeur sur le destin qu'il lui offre. L'émotion est donc bien plus présente dans cette suite et nous fera passer de la surprise à l'amertume en passant par la colère, la peur et même la tristesse.

Au final, Le Roi magicien donne l'impression que Les Magiciens n'était qu'un brouillon avant le chef-d'oeuvre ! Ce second volume est en effet bien plus réussie que le précédent et nous offre une fantasy capable d'émerveiller là où le genre se contente d'aller dans le plus sombre et le plus violent, mais le roman n'oublie pas non plus d'avoir sa part d'ombre et de dureté, ce qui en fait au final un excellent roman de fantasy !

Note : 9/10

Stegg

Publié le 18 août 2013

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