Le Roi Magicien de Lev Grossman est un vaste roman. Long et pourtant je l’ai lu beaucoup trop vite, dévorant les pages, complètement addictif. Les Magiciens fait partie de mes romans préférés et Le Roi Magicien risque bien de l’y rejoindre.

Le Roi Magicien - If is dead

Le Roi Magicien, comme son nom ne l’indique pas forcément, est la suite d’un des romans qui m’a le plus marqué ces dernières années, Les Magiciens de Lev Grossman. Si vous nous lisiez déjà à l’époque, vous vous rappelez peut être de ce titre qui était mon préféré de l’année 2010. Une histoire à la croisée entre le Fantastique et la Fantasy, originale et loin des clichés. Alors quand L’Atalante a finalement traduit et publié sa suite, j’étais en joie.

Plusieurs années après, j’ai encore un souvenir très fort de ma lecture de Les Magiciens. Une lecture douloureuse et difficile tant l’auteur ne prenait pas de pincette avec son lecteur. Une lecture marquante et dont la blessure n’attendait que d’être ré-ouverte. Et vous savez comme c’est, on a qu’une hâte : y remette un peu de sel pour voir si cela fait encore mal. C’est un peu ce que vient faire ici Le Roi Magicien qui nous fait tout de suite revenir dans cet univers à vif.

Il va être évidemment difficile de parler du monde du Roi Magicien sans spoiler la fin de Les Magiciens, aussi n’en parlerais-je pas. On se rappellera juste de notre héros Quentin, qui dans le premier tome intégrait une école de magie pour voir sa petite vie complètement bouleversée à jamais. C’est toujours de ce thème là que va traiter Lev Grossman, mais sans pour autant faire dans la redite. On retrouve les personnages de la première partie, tout en découvrant Julia, un personnage secondaire du premier tome qui prend ici toute son importance et va nous conter sa version de l’histoire et ce qu’a bien pu lui réserver la vie.

Notre héros et le ton du livre restent désabusés face au destin et à l’absence de sens de la vie. C’est assez touchant et visiblement proche de ce qu’on peut vivre arrivé à l’âge adulte. Du coup, forcément, je me suis clairement senti concerné tout comme par le premier tome. On navigue entre les destins brisés et il est difficile d’en ressortir indemne. Là où Lev Grossman fait aussi fort, c’est par le ton décalé et cynique de la narration. Faite à une troisième personne très proche du personnage, on a vraiment l’impression d’être dans ses pensées et de comprendre le personnage comme jamais. C’est immersif et donc douloureux, vu les évènements.

Le monde du Roi Magicien est notre monde contemporain, la magie en plus. Mais les non initiés n’en savent rien et les magiciens se cachent, mais là où une JK Rowling ne faisait quasiment aucune allusion à des éléments, Lev Grossman ne se gênera pas. On aura donc du Google, des références à la culture populaire, aux films et aux livres, et même un ou deux paiements Paypal si ma mémoire est bonne. Je ne sais pas si cela arrivera à bien vieillir, mais il est clair que cela donne un aspect pop au roman. L’auteur semble être un gros passionné et cela se sent tout de suite, il a beau évoquer des domaines scientifiques, il s’en sort toujours avec brio et ne donne jamais l’impression d’être dans le faux.

Plus de découverte du monde, c’est donc sur les personnages que se concentre ce tome, mais aussi sur une histoire. Une sorte de fuite en avant, hymne à l’aventure et réflexion sur ce que veut dire l’aventure dans la Fantasy. C’est relativement réussi, centré sur l’exploration de la mer, j’ai eu l’impression de retourner sur l’océan géant de Zelda : The Wind Waker. C’est sans doute bizarre de citer un jeu en référence d’un livre et pourtant, c’est un peu le même sentiment d’exploration qui m’a envahi. Le côté infini de l’océan et ses conséquences.

Je m’égare… notamment parce que Le Roi Magicien de Lev Grossman est un vaste roman. Long et pourtant je l’ai lu beaucoup trop vite, dévorant les pages, complètement addictif. Les Magiciens fait partie de mes romans préférés et Le Roi Magicien risque bien de l’y rejoindre. Il n’est pas du même gabarit mais nous amène une aventure mieux ficelée, plus aboutie, plus mature. Je ne peux que vous conseiller de les découvrir tous les deux.

If is dead

Publié le 30 septembre 2013

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