Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky a atteint les rayonnages français il y a quelques mois, toujours édité par l’Atalante et traduit par Denis E. Savine, que nous avons d’ailleurs interviewé il y a peu. Pour ceux qui s’en rappellent, il y a un peu plus d’un an je chroniquais Metro 2033, une véritable révélation, dans ces mêmes colonnes. Ce roman de Science Fiction post-apocalyptique se déroulant dans les sous-terrains moscovites m’avait conquis. L’impatience s’était mêlée à la fébrilité à l’annonce de ce Metro 2034. Serait-il à la hauteur de son illustre ainé ? Direction le synopsis.   Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky La station Sevastopolskaya n’a plus de nouvelles de sa caravane et sa position ne lui permet pas de rester si longtemps sans ravitaillement. Toutes les patrouilles envoyées ne sont jamais revenues. Alors que la situation empire, le chef militaire de la station ne peut qu’acquiescer lorsque le mystérieux Brigadier apparu deux mois plus tôt décide d’embarquer un membre de la garde, Homère, pour aller enquêter. Les entrailles du métro vont alors les engloutir, ils sont en partance pour les ténèbres.   Metro 2034 n’est pas la suite directe de Metro 2033. D’ailleurs pour bien le marquer, l’histoire commence dans une station diamétralement opposée, à une année d’intervalle. On croisera bien Artyom dans le métro sans toutefois être vraiment sûr que c’est lui, son caractère parait bien différent mais les évènements qu’il a vécu y sont sans doute pour quelque chose. Mais passons, il n’est ici que de peu d’intérêt. Le personnage principal de cette nouvelle aventure est Homère qui suivra le redoutable Hunter déjà croisé dans Metro 2033, un petit groupe auquel viendra s’ajouter une jeune fille, Sacha. Comme dans le tome précédent, j’ai trouvé les personnages plutôt travaillés, en se concentrant sur ce trio, Dmitry Glukhovsky se permet de considérer les autres intervenants un peu comme des cailloux sur leur route. Homère est mon personnage préféré, un vieillard (tout est relatif : 60 ans dans le métro c’est vieux) en quête d’éternité dans ce réseau souterrain condamné à la damnation. Son calepin et son stylo vont devenir ses meilleures armes, et j’en viens même à me demander si ce Metro 2034 n’est pas son œuvre. Hunter représente le coté bestial du groupe, un homme en régression, il souffre, ses deux personnalités se battent constamment et c’est par lui que la violence et l’action s’exprimeront dans ce récit. Sacha quant à elle n’apporte pas vraiment une touche féminine à l’histoire, c’est plutôt son innocence et sa naïveté qui vont frapper le lecteur. Comment peut-on rester comme elle dans un environnement aussi hostile et après avoir la mort dans les yeux ? Leurs trépidations ne vont pas les emmener bien loin, on ne voit qu’une légère partie du métro, et on a un peu l’impression de tourner en rond. Comparé à l’épopée homérique d’Artyom dans Metro 2033, je n’ai pas pu m’empêcher d’être un peu déçu. L’histoire, même si elle est bien construite n’a pas réussi à autant m’accrocher que le premier tome de ce diptyque. Je sais que c’est un peu laid de comparer deux bouquins entre eux mais les points de similarité sont trop nombreux pour que je m’en empêche. Le décor, l’ambiance nous rappellent qu’on est bien dans le métro moscovite post-apocalyptique. Les ténèbres sont toujours aussi palpables mais l’effet de surprise est passé et on ressent moins de tension à suivre nos personnages arpenter les couloirs sombres. Le bestiaire quant à lui répond toujours présent. Et il est toujours aussi effrayant, effroyablement muté et difficile à dézinguer. Leur allure incertaine, la description de moult crocs et muscles saillants rajoute à l’effet d’horreur et les confrontations avec ces derniers de nos héros ne vous laisseront aucun répit jusqu’à leur dénouement. Dommage qu’il y en ait aussi peu. Les affrontements et les escarmouches, dans le chaos qui les caractérise, sont toujours aussi bien rendus. Les passages en extérieur ont quasiment disparu et le peu qui s’y déroule n’a pas la même intensité que ce à quoi l’auteur nous avait habitué dans cet univers hostile. La géopolitique du métro est ici exploitée de manière très succincte, c’est un peu dommage étant donné tous les efforts déployés à sa création.  Dmitry Glukhovsky laisse un sacré nombre de portes ouvertes à d’autres aventures et l’on se prend à rêver en regardant les légendes des deux plans qui ornent la couverture intérieure. J’en viens à me demander, voir espérer, que l’univers étendu par d’autres auteurs atteindra nos vertes contrées. Le rythme est plutôt soutenu et malgré mes reproches, on ne voit pas passer les 400 pages qui composent Metro 2034, la preuve je l’ai lu en une matinée sans pouvoir le lâcher.   Conclusion : ça se lit très bien et la traduction de Denis E. Savine est fluide, les noms russes ne freinent en rien. Je me suis surpris à aller jeter un coup d’œil à la carte de temps en temps, pour savoir où nos héros se trouvaient et suivre leur progression. C’est là que j’ai vu qu’on ne voyait pas grand chose du métro, une légère frustration. La couverture de Dirk Schulz reste dans la veine du premier tome, arborant du jaune à la place du rouge, sobre et efficace. Les éditions l’Atalante fournissent au passage toujours des éditions de qualité. A noter la future sortie en 2012 du jeu vidéo Metro : Last Light tiré du roman, il faudra voir ce que ça donne, le jeu tiré du premier tome étant bien agréable et flippant, malgré quelques défauts. Au final, Metro 2034 est un bon livre de Science-Fiction, mais qui n’atteint pas l’intérêt que Metro 2033 avait suscité chez moi. Même si mon avis global peut sembler négatif, il faut se rappeler que je gardais son ainé en tête et qu’il était lui-même supérieur aux productions actuelles. Metro 2034 n’en demeure pas loin un excellent choix de lecture qui peut assez facilement se lire indépendamment du précédent, je vous inviterais même à les lire dans le désordre pour en quelque sorte profiter d’une montée en puissance, créant votre propre exploration du métro moscovite.   illman if is dead

Glukhovsky - Metro 2034 - ifisdead
Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky a atteint les rayonnages français il y a quelques mois, toujours édité par l’Atalante et traduit par Denis E. Savine, que nous avons d’ailleurs interviewé il y a peu.
Pour ceux qui s’en rappellent, il y a un peu plus d’un an je chroniquais Metro 2033, une véritable révélation, dans ces mêmes colonnes. Ce roman de Science Fiction post-apocalyptique se déroulant dans les sous-terrains moscovites m’avait conquis. L’impatience s’était mêlée à la fébrilité à l’annonce de ce Metro 2034. Serait-il à la hauteur de son illustre ainé ? Direction le synopsis.
 
Metro 2034 de Dmitry Glukhovsky
La station Sevastopolskaya n’a plus de nouvelles de sa caravane et sa position ne lui permet pas de rester si longtemps sans ravitaillement. Toutes les patrouilles envoyées ne sont jamais revenues. Alors que la situation empire, le chef militaire de la station ne peut qu’acquiescer lorsque le mystérieux Brigadier apparu deux mois plus tôt décide d’embarquer un membre de la garde, Homère, pour aller enquêter. Les entrailles du métro vont alors les engloutir, ils sont en partance pour les ténèbres.
 
Metro 2034 n’est pas la suite directe de Metro 2033. D’ailleurs pour bien le marquer, l’histoire commence dans une station diamétralement opposée, à une année d’intervalle. On croisera bien Artyom dans le métro sans toutefois être vraiment sûr que c’est lui, son caractère parait bien différent mais les évènements qu’il a vécu y sont sans doute pour quelque chose. Mais passons, il n’est ici que de peu d’intérêt. Le personnage principal de cette nouvelle aventure est Homère qui suivra le redoutable Hunter déjà croisé dans Metro 2033, un petit groupe auquel viendra s’ajouter une jeune fille, Sacha.
Comme dans le tome précédent, j’ai trouvé les personnages plutôt travaillés, en se concentrant sur ce trio, Dmitry Glukhovsky se permet de considérer les autres intervenants un peu comme des cailloux sur leur route. Homère est mon personnage préféré, un vieillard (tout est relatif : 60 ans dans le métro c’est vieux) en quête d’éternité dans ce réseau souterrain condamné à la damnation. Son calepin et son stylo vont devenir ses meilleures armes, et j’en viens même à me demander si ce Metro 2034 n’est pas son œuvre. Hunter représente le coté bestial du groupe, un homme en régression, il souffre, ses deux personnalités se battent constamment et c’est par lui que la violence et l’action s’exprimeront dans ce récit. Sacha quant à elle n’apporte pas vraiment une touche féminine à l’histoire, c’est plutôt son innocence et sa naïveté qui vont frapper le lecteur. Comment peut-on rester comme elle dans un environnement aussi hostile et après avoir la mort dans les yeux ? Leurs trépidations ne vont pas les emmener bien loin, on ne voit qu’une légère partie du métro, et on a un peu l’impression de tourner en rond.
Comparé à l’épopée homérique d’Artyom dans Metro 2033, je n’ai pas pu m’empêcher d’être un peu déçu. L’histoire, même si elle est bien construite n’a pas réussi à autant m’accrocher que le premier tome de ce diptyque. Je sais que c’est un peu laid de comparer deux bouquins entre eux mais les points de similarité sont trop nombreux pour que je m’en empêche. Le décor, l’ambiance nous rappellent qu’on est bien dans le métro moscovite post-apocalyptique. Les ténèbres sont toujours aussi palpables mais l’effet de surprise est passé et on ressent moins de tension à suivre nos personnages arpenter les couloirs sombres. Le bestiaire quant à lui répond toujours présent. Et il est toujours aussi effrayant, effroyablement muté et difficile à dézinguer. Leur allure incertaine, la description de moult crocs et muscles saillants rajoute à l’effet d’horreur et les confrontations avec ces derniers de nos héros ne vous laisseront aucun répit jusqu’à leur dénouement. Dommage qu’il y en ait aussi peu. Les affrontements et les escarmouches, dans le chaos qui les caractérise, sont toujours aussi bien rendus. Les passages en extérieur ont quasiment disparu et le peu qui s’y déroule n’a pas la même intensité que ce à quoi l’auteur nous avait habitué dans cet univers hostile. La géopolitique du métro est ici exploitée de manière très succincte, c’est un peu dommage étant donné tous les efforts déployés à sa création.
 Dmitry Glukhovsky laisse un sacré nombre de portes ouvertes à d’autres aventures et l’on se prend à rêver en regardant les légendes des deux plans qui ornent la couverture intérieure. J’en viens à me demander, voir espérer, que l’univers étendu par d’autres auteurs atteindra nos vertes contrées. Le rythme est plutôt soutenu et malgré mes reproches, on ne voit pas passer les 400 pages qui composent Metro 2034, la preuve je l’ai lu en une matinée sans pouvoir le lâcher.
 
Conclusion : ça se lit très bien et la traduction de Denis E. Savine est fluide, les noms russes ne freinent en rien. Je me suis surpris à aller jeter un coup d’œil à la carte de temps en temps, pour savoir où nos héros se trouvaient et suivre leur progression. C’est là que j’ai vu qu’on ne voyait pas grand chose du métro, une légère frustration. La couverture de Dirk Schulz reste dans la veine du premier tome, arborant du jaune à la place du rouge, sobre et efficace.
Les éditions l’Atalante fournissent au passage toujours des éditions de qualité. A noter la future sortie en 2012 du jeu vidéo Metro : Last Light tiré du roman, il faudra voir ce que ça donne, le jeu tiré du premier tome étant bien agréable et flippant, malgré quelques défauts. Au final, Metro 2034 est un bon livre de Science-Fiction, mais qui n’atteint pas l’intérêt que Metro 2033 avait suscité chez moi. Même si mon avis global peut sembler négatif, il faut se rappeler que je gardais son ainé en tête et qu’il était lui-même supérieur aux productions actuelles. Metro 2034 n’en demeure pas loin un excellent choix de lecture qui peut assez facilement se lire indépendamment du précédent, je vous inviterais même à les lire dans le désordre pour en quelque sorte profiter d’une montée en puissance, créant votre propre exploration du métro moscovite.
 
illman
if is dead
Publié le 27 juillet 2011

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