“Cette édition intégrale est la forme aboutie de La Brigade Chimérique. C’est ainsi que nous l’avons imaginé quand tout s’est mis en route...(...). La presse aurait pu réserver son jugement jusqu’à la fin et les lecteurs attendre d’être sûrs que la série irait au bout.” Heureusement que beaucoup d’entre nous n’ont pas adopté ce comportement - celui mis ici au conditionnel par Serge Lehman en guise de postface - et se sont précipités sur les épisodes. L’auteur est parti d’un constat : alors que la littérature populaire nord américaine regorge de super-héros, notre vieille Europe malgré Fantomas et Furax (ce dernier sur un mode parodique) n’a rien imaginé dans ce sens depuis le capitaine Nemo... Avec son complice Fabrice Colin il imagine donc une brigade de super-héros qui fait écho à la production littéraire d’un certain George Spad et la place après la première guerre mondiale dans une Europe particulière qui ne connaît pas Adolf Hitler mais un certain Mabuse dont les gesticulations qui rythment les discours s’apparentent à celles du dictateur. Les amateurs d’Histoire retrouveront des faits historiques précis - quelques uns à peine “maquillés” - et les passionnés de littérature et d’art saisiront du coin de l’œil - comme en subliminal - des références intelligibles au surréalisme, à un grand nombre d’écrivains et à la BD (page 262). Mais que les autres ne s’inquiètent pas Serge Lehman donne, dans le dossier final, la plupart des clés. La brigade lutte contre le mal, bien sûr, mais ne comptez pas sur moi pour vous dire la fin... Sachez que pour cautionner scientifiquement son récit Lehman fait intervenir Irène Joliot-Curie - la fille de Marie - et son mari. Le scénario est sans faille et parfaitement maîtrisé et l’on sent que ses deux auteurs se sont fait plaisir. Côté dessin il faut se laisser porter et apprécier le travail de Gess. Un simple coup d’oeil à la quatrième de couverture; une moitié noire et l’autre en “imitation-hommage“ de Gustav Klimt et aux dessins pleine page - façon couverture du magazine “l’Illustration” devrait vous donner envie de lire. Un conseil : Offrez-vous cette intégrale, mais achetez-en deux car votre projet de la lire avec soin et de l’offrir pour Noël à votre petit neveu ou votre meilleur ami tombera à l’eau dès le deuxième épisode... Noé Gaillard  

Gess, Lehman, Colin, Bessoneau - La Brigade chimérique, l'intégrale - Murmures

“Cette édition intégrale est la forme aboutie de La Brigade Chimérique. C’est ainsi que nous l’avons imaginé quand tout s’est mis en route...(...). La presse aurait pu réserver son jugement jusqu’à la fin et les lecteurs attendre d’être sûrs que la série irait au bout.” Heureusement que beaucoup d’entre nous n’ont pas adopté ce comportement - celui mis ici au conditionnel par Serge Lehman en guise de postface - et se sont précipités sur les épisodes.

L’auteur est parti d’un constat : alors que la littérature populaire nord américaine regorge de super-héros, notre vieille Europe malgré Fantomas et Furax (ce dernier sur un mode parodique) n’a rien imaginé dans ce sens depuis le capitaine Nemo... Avec son complice Fabrice Colin il imagine donc une brigade de super-héros qui fait écho à la production littéraire d’un certain George Spad et la place après la première guerre mondiale dans une Europe particulière qui ne connaît pas Adolf Hitler mais un certain Mabuse dont les gesticulations qui rythment les discours s’apparentent à celles du dictateur. Les amateurs d’Histoire retrouveront des faits historiques précis - quelques uns à peine “maquillés” - et les passionnés de littérature et d’art saisiront du coin de l’œil - comme en subliminal - des références intelligibles au surréalisme, à un grand nombre d’écrivains et à la BD (page 262). Mais que les autres ne s’inquiètent pas Serge Lehman donne, dans le dossier final, la plupart des clés. La brigade lutte contre le mal, bien sûr, mais ne comptez pas sur moi pour vous dire la fin... Sachez que pour cautionner scientifiquement son récit Lehman fait intervenir Irène Joliot-Curie - la fille de Marie - et son mari. Le scénario est sans faille et parfaitement maîtrisé et l’on sent que ses deux auteurs se sont fait plaisir. Côté dessin il faut se laisser porter et apprécier le travail de Gess. Un simple coup d’oeil à la quatrième de couverture; une moitié noire et l’autre en “imitation-hommage“ de Gustav Klimt et aux dessins pleine page - façon couverture du magazine “l’Illustration” devrait vous donner envie de lire.

Un conseil : Offrez-vous cette intégrale, mais achetez-en deux car votre projet de la lire avec soin et de l’offrir pour Noël à votre petit neveu ou votre meilleur ami tombera à l’eau dès le deuxième épisode...

Noé Gaillard

 
Publié le 1 décembre 2012

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