Il aura fallu attendre quatre ans pour voir paraître ce septième tome de l’intégrale des nouvelles de Jean-Claude Dunyach. Sur les six textes qu’il contient, la moitié ont déjà fait l’objet de publications dans la revue Bifrost ou dans une anthologie, les trois autres étant totalement inédites. C’est en particulier le cas de la nouvelle éponyme, qui occupe à elle seule près de la moitié du recueil. Construite comme une enquête sur les effets d’une machine reproduisant les expériences de mort imminente, à travers la culpabilité de son concepteur et la haine qui lie un père et sa fille adoptive, c’est un texte prenant de bout en bout, vision matérialiste d’un idéalisme qui se fait ici strictement individuel… « La fin des cerisiers » est un texte émouvant qui aborde la difficile frontière entre la réalité et la fiction -ici, celle du cinéma-, tout autant qu’il compose une ode au Japon historique et critique l’uniformité d’une culture-monde américanisée. Autre histoire pleine d’empathie et d’humanisme, « Les cœurs silencieux » met en scène un apparent bienfaiteur de l’humanité, inventeur d’une pilule qui permet à chacun de ressentir les émotions de ses semblables, gage d’un monde pacifié… ou totalitaire, faisant disparaître l’intimité et ce noyau d’égoïsme qui nous est indispensable ? « Visiteur secret » est de prime abord plus anecdotique, mais cette brève histoire du voyageur du temps est aussi la métaphore de ces souvenirs chéris, de ces premières fois qui demeurent gravées à jamais. Quant à « Aime ton ennemi », écrite à l’origine pour l’anthologie Moissons futures, c’est une bouffée d’espoir face à la pollution grandissante de notre planète, un espoir un tantinet naïf, qui passe par la modification du métabolisme végétal et animal… Mais la nouvelle de loin la meilleure est « Repli sur soie », qui fut d’ailleurs primée en son temps. Touchante, fascinante, elle condense à merveille tout le talent de l’auteur, son empathie et sa poésie à travers une vision de la réalité aux multiples facettes, cristal résultant du pliage sous toutes ses formes, ou comment faire de l’origami quantique…

Dunyach - Les harmoniques célestes - Wagoo

Il aura fallu attendre quatre ans pour voir paraître ce septième tome de l’intégrale des nouvelles de Jean-Claude Dunyach. Sur les six textes qu’il contient, la moitié ont déjà fait l’objet de publications dans la revue Bifrost ou dans une anthologie, les trois autres étant totalement inédites. C’est en particulier le cas de la nouvelle éponyme, qui occupe à elle seule près de la moitié du recueil. Construite comme une enquête sur les effets d’une machine reproduisant les expériences de mort imminente, à travers la culpabilité de son concepteur et la haine qui lie un père et sa fille adoptive, c’est un texte prenant de bout en bout, vision matérialiste d’un idéalisme qui se fait ici strictement individuel…

« La fin des cerisiers » est un texte émouvant qui aborde la difficile frontière entre la réalité et la fiction -ici, celle du cinéma-, tout autant qu’il compose une ode au Japon historique et critique l’uniformité d’une culture-monde américanisée. Autre histoire pleine d’empathie et d’humanisme, « Les cœurs silencieux » met en scène un apparent bienfaiteur de l’humanité, inventeur d’une pilule qui permet à chacun de ressentir les émotions de ses semblables, gage d’un monde pacifié… ou totalitaire, faisant disparaître l’intimité et ce noyau d’égoïsme qui nous est indispensable ? « Visiteur secret » est de prime abord plus anecdotique, mais cette brève histoire du voyageur du temps est aussi la métaphore de ces souvenirs chéris, de ces premières fois qui demeurent gravées à jamais. Quant à « Aime ton ennemi », écrite à l’origine pour l’anthologie Moissons futures, c’est une bouffée d’espoir face à la pollution grandissante de notre planète, un espoir un tantinet naïf, qui passe par la modification du métabolisme végétal et animal…

Mais la nouvelle de loin la meilleure est « Repli sur soie », qui fut d’ailleurs primée en son temps. Touchante, fascinante, elle condense à merveille tout le talent de l’auteur, son empathie et sa poésie à travers une vision de la réalité aux multiples facettes, cristal résultant du pliage sous toutes ses formes, ou comment faire de l’origami quantique…

Publié le 24 novembre 2011

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