Alors on suit l’intelligence des plans, on suit le suspense qui monte à chaque page. On goûte à l’appréhension de l’échec. Et, au fond, à cette angoisse de l’urgence et de la bravoure.

Mission Basilic - Android Rêveur
Article Original
Au hasard d’une insomnie à chercher de la science-fiction de qualité optimale, je suis tombé sur cette série culte. Et qui le mérite. Armé d’une liseuse usée, d’une lampe torche coincée entre les dents (le rétroéclairage, ce mode facile de la lecture clandestine!) je suis entré dans son fabuleux monde : Honor Harrington de David Weber chez l'Atalante.
 
De la SF Militaire … très humaine
 
La qualité d’Honor Harrington peut se détailler sur plusieurs points très intéressants. Il y a le style très efficace d’un David Werber qui oscille en description de batailles navales/spatiales (très clairement) et l’humanité des relations de l’équipage. Le chaud de l’humain et le froid militaire s’entremêlent dans une ambiance qui laisse au lecteur une ambiance réaliste. Il y a la qualité d’écriture des personnages et des manœuvres, les petits détails de la vie à bord. On lit, on évolue avec l’équipe. On s’attache à eux et on serre aussi souvent les dents quand ça passe ou ça casse…
 
Tout semble ici être un savant mélange qui change le plomb en or. Tout est mesuré comme il le faut. Tout est calibré pour laisser la place au lecteur de se retrouver et de se trouver dans l’univers d’Honor Harrington. Il est facile d’accès, d’ailleurs, cet univers. La science y est amené sans nausée, la géopolitique avec un brin de suspense et de complot, les batailles sont décrites dans un subtil cocktail ni trop sucrée ni trop rêche.
 
Un exploit que je salue et dont je me délecte. 
 
Honor Harrington : Mission Basilic
 
Le premier tome de cette saga (contenant moultes tomes principaux et annexes (nouvelle qui vous allez apprendre à apprécier dès la fin du premier tome vu que vous allez en redemander comme d’une bonne bière fraîche en été) se nomme Mission Basilic et est clairement une claque.
 
Synopsis : 
Rude début de carrière pour le capitaine de frégate Honor Harrington, de la Flotte royale de Manticore. Ayant humilié un haut gradé lors d'un exercice, elle se voit chargée, pour sa première affectation de commandant de bord, d'assurer seule la police du système lointain de Basilic, avec un vaisseau hors d'âge à demi désarmé et un équipage qui la rend responsable de son exil. Or une puissance hostile a des visées sur Basilic...
 
Boom. This is not a Drill. 
 
Car entre les pages de ce très rapide et efficace premier tome se trouve tout ce que vous avez aimé en matant BSG (ndlr : Battlestar Galactica) : du courage dans l’adversité, de la camaraderie, un sentiment d’urgence dans une mission qui semble impossible. Il y a, entre ces lignes, un réel plaisir de lecture SF. L’histoire d’hommes et de femmes de devoir qui, même devant une mort annoncée, foncent pour l’honneur et la gloire.
Et cela touche mon coeur de bloggeur sans devoir ni honneur.
 
L’intrigue du livre est somme toute assez basique mais cela n’est pas un défaut car après tout, il s’agit de l’introduction d’un Honorverse beaucoup plus large. Une première trempette dans un océan aux milles promesses. Une première rencontre avec son personnage principal intelligent et sarcastique : Honor Harrington.
 
Arrivée au commandement de l’Intrépide de la flotte de Manticore. Hélas vite reléguée à la surveillance d’un « pauvre poste douanier au terminus Basilic » inintéressant sur le plan géopolitique et militaire pour Manticore… mais pas pour ses enemis.
 
Délaissée, face à l’adversité et noyée dans un équipage qui ne le connaît pas et pire que souhaite la voir échouer (le Second… ce Second…) Honor force le respect par son écriture et, du coup, pour le poids de sa personnalité. Car elle est isolée/esseulée avec un simple croiseur pour défendre une position difficile. Elle est isolée/esseulée même à l’intérieur de celui-ci…
 
Alors on suit l’intelligence des plans, on suit le suspense qui monte à chaque page. On goûte à l’appréhension de l’échec. Et, au fond, à cette angoisse de l’urgence et de la bravoure.
 
Le courage est une chose inquiétante, parfois.
 
Premier tome réussi qui vous offrira sur un plateau votre dose d’épique, de space opéra et bravoure. Il y a de la diplomatie, des batailles spatiales superbes, une Honor Harrington pleine d’intelligence et de sarcasme. Il vous restera, à la page finale, une envie de repartir sous le commandement d’Honor et cette sensation de faire partie de l’équipage.
 
Et quel épopée pour cette équipage…
 
Android Rêveur
Publié le 20 février 2020

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