Il est rare qu’une série en arrive à son quatrième volume sans s’essouffler ou enregistrer une baisse de qualité, mais les mémoires de Lady Trent font exception. Marie Brennan nous offre là encore un très bon roman, mélange idéal d’aventure et de romantisme à la sauce naturaliste.

Brennan - Le labyrinthe des gardiens - Elbakin
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Isabella Camherst, devenue Dame Isabella suite aux événements relatés dans le volume précédent, délaisse dans ce quatrième tome son costume d’aventurière pour revenir en scientifique respectable. Ou presque. À ce stade de ses mémoires, on ne peut plus s’attendre à ce que la jeune femme s’assagisse et cesse de courir après le danger.
Cette fois, c’est l’armée qui fait appel à elle et à son ami et collègue Tom Wilker pour percer les secrets de la domestication des dragons. Objectif avoué : pousser les gros lézards du désert d’Akhia à se reproduire en captivité afin de récupérer leurs os, une matière première aussi légère que résistante. Le côté rigoureusement scientifique assumé par l’auteur dès le début de la série est toujours bien présent, au point que ce roman pourrait servir de manuel pour l’incubation des œufs de dragon… s’ils existaient.
Suivant l’exemple d’une Naomi Novik (quoiqu’avec un peu plus de subtilité…), Marie Brennan nous emmène dans une nouvelle région du monde, la quatrième en quatre tomes. L’univers de Lady Trent n’est pas le nôtre, nous l’avons suffisamment répété, mais les détails concernant les coutumes religieuses et le mode de vie nomade des tribus akhianes font forcément penser à notre Afrique du Nord version milieu du 19è siècle.Si Isabella nous régale des détails de son travail, sa vie privée n’est pas en reste – et de ce côté-là, les choses se précisent ! Fidèle à elle-même, la jeune naturaliste bouscule les conventions et ne se laisse pas arrêter par le qu’en-dira-t-on. Difficile d’en dire plus sans verser dans le spoiler, mais je dois malgré tout faire amende honorable. Ma remarque concernant Lord Trent dans la chronique de Voyage of the Basilisk illustre parfaitement un travers qu’Isabella n’a de cesse de condamner : les hommes ne sont pas les seuls à mériter des éloges, et une femme audacieuse peut parfaitement apporter son nom et son titre à son mari plutôt que l’inverse !
Du côté des personnages secondaires, la présence du frère d’Isabella, Andrew, apporte une touche de fraîcheur et de candeur bienvenue à ce stade de la série. Quant à Tom Wilker, après avoir été beaucoup mis en avant dans le tome 3, il repasse une fois de plus au second plan pour faire de la place à Suhail, mais cela se justifie parfaitement dans le contexte du roman.
Il est rare qu’une série en arrive à son quatrième volume sans s’essouffler ou enregistrer une baisse de qualité, mais les mémoires de Lady Trent font exception. Marie Brennan nous offre là encore un très bon roman, mélange idéal d’aventure et de romantisme à la sauce naturaliste.
 
Publié le 1 juin 2018

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