Monsieur J n’est pas mort…
Depuis près de deux mille ans, il traîne à Rome son corps épuisé auprès du Peuple de la rue, de ces laissés-pour-compte et ces corps cabossés par la vie, sa seule vie éternelle en guise de punition, et la culpabilité d’avoir livré aux clous l’homme qu’il aimait.
Mais une rumeur se fait entendre : celle d’une tablette d’argile, d’un nouvel évangile.
La nouvelle version d’une histoire faite d’injustice, d’amour sacrifié...et de rédemption.
Pour celle-ci, il lui faudra réunir les trente et affronter tout ce que l’Église et Dieu ont soigneusement enterré sous des siècles de dogme.
S’engage alors une course-poursuite mystique et trash à travers le monde, où cavaliers de l’Apocalypse, templiers ressuscités, démons, apôtres immortels et clodos italiens se retrouvent sur le même échiquier.
L’immense réussite du roman tient à sa relecture du personnage de Judas, non plus considéré comme un traitre mais comme un amoureux tragique, écrasé par une histoire qui le dépasse et un amour qui ne s’écrit plus en marge du récit, un amour comme scandale et comme vérité.
Autour de Judas gravite une galerie de personnages queer et politique saupoudrée de paillettes punk : patronne de bordel, ressuscité hypocondriaque et apôtres immortels révoltés ou corrompus... Autant de personnages trans, marginaux, figures en colère que l’Église a trop souvent abandonnée.
Philippe Battaglia assume à fond l’excès et le mélange des genres entre roman d’aventures apocalyptique, réécriture biblique, manifeste queer/mystique/politique et fable de pop culture dans laquelle La Bible, remplie d’icônes, rencontre « The Boys ».
Un véritable OLNI punk, engagée, blasphématoire et surtout jouissif !