Entre la fière Sibylle qui ne s'effraie de rien, l'ombrageux Peir qui, derrière son mauvais caractère, cache une âme de chevalier-servant, l'ingénu Süleyman, ami fidèle et attachant, ou encore l'horripilant Loup de Daylâm, si énigmatique et retors, tous nous donne envie de poursuivre l'aventure. On les aime autant qu'on les déteste parfois. Ils nous enchantent et nous énervent tout à la fois. Ne nous leurrons pas, c'est le signe qu'on y est fortement attaché.

Fantasy à la carte
Article Original
Envoûtée par L'Appel des Quarante, c'est avec une certaine fébrilité et une vive émotion que je me suis plongée dans le deuxième volet de La Rose de Djam. J'avoue, je ne boude pas mon plaisir de retrouver l'écriture endiablée de Sandrine Alexie.
 
Alors que Sibylle de Terra Nuova est chargée par les Quarante de retrouver la Rose de Djam, celui qui est devenu son époux, Peir Esmalit, ce Gascon irascible, lui, s'est lancé sur les traces de cet entêté de Shudjâ, enlevé par les Noirs. 
 
Les trois quarts de ce roman vont donc être consacrés à la quête de Peir. Accompagnés du jeune Süleyman et rejoint plus tard par le sheikh Yahya, ils vont remonter la piste qui va les emmener en territoire kurde. Là-bas, ils n'auront pas d'autres choix que de se jeter dans la gueule du loup s'ils espèrent avoir la moindre chance de sauver le faqîr des griffes ennemies. Séquestré au fin fond d'une grotte, Shudjâ espère détourner suffisamment longtemps l'attention afin que Sibylle atteigne son but sans trop d'encombres. Mais c'est sans compter sur l'ennemi qui semble avoir plus d'une tête et des yeux partout. 
Abandonnée par ses compagnons, la jeune Sibylle s'engage, quant à elle, avec son guide de Lâlish dans son dernier voyage. Plus que de trouver un objet précieux, la jeune femme débute surtout une quête spirituelle qui nécessite une introspection personnelle. C'est en analysant le passé qu'elle trouvera la force intérieure de découvrir ce qu'elle cherche. 
 
Avec La Grotte au Dragon, Sandrine Alexie maintient le même rythme dans l'action. On est toujours autant captivé par ces destins hors du commun qui s'entremêlent et émerveillé par ce pays aux relations très instables. L'autrice a su transmettre à son récit sa riche expérience de voyageuse. En effet, elle a, elle-même, exploré ces lieux, parcouru de long en large cette terre, et elle nous retranscrit l'ambiance, les relations entre les peuples, les cultures qui se côtoient avec un grand souci de réalisme. Il y a de l'authenticité dans les lieux décrits. 
 
Cette saga transpire la magie, elle nous envoûte, nous fait perdre pied. Curieux de découvrir ce Graal et ses mystérieux pouvoirs, on replonge sans se faire prier dans la suite. Les héros de Sandrine Alexie n'y sont sans doute pas pour rien non plus. Entre la fière Sibylle qui ne s'effraie de rien, l'ombrageux Peir qui, derrière son mauvais caractère, cache une âme de chevalier-servant, l'ingénu Süleyman, ami fidèle et attachant, ou encore l'horripilant Loup de Daylâm, si énigmatique et retors, tous nous donne envie de poursuivre l'aventure. On les aime autant qu'on les déteste parfois. Ils nous enchantent et nous énervent tout à la fois. Ne nous leurrons pas, c'est le signe qu'on y est fortement attaché.
 
La Rose de Djam, c'est le gage d'une lecture intense qui nous poursuit même après avoir refermé le livre. 
Publié le 18 septembre 2019

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