Sandrine Alexie avait été sélectionnée par les éditions l'Atalante lors de leur appel à manuscrits en 2018. Son premier roman et premier tome de la série La Rose de Djam, L'appel des quarante est paru en avril dernier. La Rose de Djam est une fresque historique teintée d'un peu de fantasy retraçant la quête de la coupe appelée la rose de Djam. En cette fin août, le deuxième tome de la série vient de paraître: La grotte au dragon. Il fait directement suite au premier et débute après le départ de Sibylle, l'héroïne, pour les montagnes de la région de Mossoul.

Le premier tome mettait en place les différents éléments de la quête de la Rose de Djam, qui se déroule dans un univers de fantasy historique inspiré de l’imaginaire de l’Orient médiéval. La Rose de Djam est un artefact magique qui permet d'avoir accès à tous les secrets de l’univers. Les Quarante, un ordre d'initiés, ont confié à la jeune Sibylle, une normande élevée en Syrie, la difficile tache de retrouver cette artefact. Son éducation par le faqîr Shudjâ l'a préparée à cette aventure. Elle est néanmoins aidée par plusieurs personnes au départ dont son époux Peir Esmalit. La quête s'annonce des plus ardue et remplie d’embûches. En effet, un groupe d'ennemis très dangereux cherche à faire échouer Sibylle, et arrive même à capturer Shudjâ. La région où se déroule l'action est également périlleuse avec de nombreux conflits entre peuples et religions.

L'esprit épique de la quête menée par Sibylle et ses compagnons ressortait très bien dans le premier volume et c'est à nouveau le cas dans celui-ci. On ressent parfaitement les différents dangers présents: l'enlèvement de Shudjâ par les ennemis qui n'hésitent pas à le torturer pour le faire avouer ce qu'il sait, les périls de la région où il est très difficile de voyager pour une femme non musulmane, et les dangers à l'intérieur même du clan de Sibylle. L'érudition de Sandrine Alexie sur l'histoire et la géographie du moyen orient s'impose à nouveau tout au long du récit. Elle a su faire ruisseler dans son roman sa très grande connaissance des lieux où se passe l'histoire et ainsi faire voyager le lecteur dans ce monde.

Les péripéties du premier opus ont conduit à la séparation des différents personnages. Sibylle se dirige vers les montagnes près de Mossoul pour trouver la grotte au dragon et la Rose de Djam. Shudjâ a été enlevé et Peir Esmalit décide de tout faire pour retrouver le faqîr. Il part donc accompagné de Mascelin, Suleyman et Dilêgur pour trouver où Shudjâ est prisonnier. Une grande partie de ce tome est consacré à la quête de Peir. Au point que l'on se demande si on reverra Sibylle dans ce tome. C'est un peu dommage et j'aurai préféré une narration alternée. On attend longtemps de revoir Sibylle, ce qui empêche de profiter pleinement des premiers chapitres. Quelques longueurs viennent aussi alourdir le début de l'histoire.

Il est à noter une évolution importante des personnages entre les deux tomes. Le fait que le couple formé de Sibylle et Peir soit séparé les fait changer. Sibylle a mûri, elle a laissé une partie de son enfance derrière elle, tout comme les airs d'enfant gâtée qu'elle avait parfois. On apprend aussi des éléments sur l'enfance de Peir, ainsi que la signification de son nom d'Esmalit. Cela donne plus d'épaisseur à son personnage. Les personnages secondaires sont aussi intéressants que ce soit Shudjâ, le mystérieux mentor de la jeune franque, ou le fidèle Suleyman.

Comme dans le tome précédent, de nombreuses annexes terminent le roman. Elles sont consacrées à l'histoire, les peuples et la langue du moyen orient. Elles éclairent la lecture et permettent d'apprendre de nombreuses choses. J'ai également apprécié le résumé du premier ouvrage présent au début du livre.

La grotte au dragon est donc un roman dans la même lignée que le premier opus: peu d'action au menu, mais présentant une quête épique pendant la période des croisades. L'évolution notable des personnages et la grande connaissance de l'autrice sur la région maintiennent le plaisir de lecture.

Publié le 6 septembre 2019

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