« Fallait au moins qu’on soit deux. J’ai une excuse, l’autre c’était mon père. Son fils. — Tu es sûr, papa ?
— Oui, elle m’a dit : « Cette ville que j’ai tant aimée ! » Alors, un jour d’août, au soleil, d’un bateau, avec mon père on a jeté ma grand-mère dans l’eau du Vieux-Port. » Sa grand-mère, c’est Dolorès. Un temps, elle avait eu un perroquet, un singe, et un lapin. Le lapin s’appelait Cul-cousu. (C’est à cause de la chèvre.) Le fils de Dolorès, lui, c’est Alex - le père de l’auteur. Un jour il s’est mis à écrire des romans policiers pour la Série noire. On apprend ici comment ça s’est passé. Et Luigi ! … (Non, ce serait trop long.) Bref, ce livre raconte beaucoup de gens. Robert, Augustine, Gaby, Charles, Alice, Louis (Luigi), ils y sont tous et tous occupent beaucoup de place. Ça ne fait rien, il y a de la place dans ce livre. Assez pour y blottir Marseille. « C’est plein d’histoires incroyables. » Vraiment plein d’histoires incroyables !
Pourquoi j’ai jeté ma grand-mère dans le Vieux-Port est paru pour la première fois en 1995, il y a vingt ans, et m’a conféré le titre honorifique d’auteur marseillais. Avant j’étais un Marseillais qui écrivait, après je suis devenu un écrivain qui était de Marseille. Serge Valletti