David Weber est l’auteur à succès de la série Honor Harrington et le "Honorverse" qu’il a créé autour de ses romans. Mais il s’agit aussi d’un auteur capable d’écrire de la fantasy aussi bien que de la science-fiction, quoique souvent avec une approche assez militariste du genre. Le Champion malgré lui Bahzell est un être étrange, à part, de sa race. Il est Hradani, race réputée autant pour sa puissance guerrière que pour sa violence gratuite et le plaisir que prennent ses membres à faire le Mal. Bahzell, lui, est droit et juste. Cela ne lui a valu jusqu’ici que des déboires. Emmené comme otage pour garantir la paix chez des ennemis de son clan, il tourne en rond, inutile et raillé par ceux qu’il croise. Sa vie va basculer lorsqu’il découvre un prince de sang torturant et violant une servante. Bien qu’il soit conscient de commettre une lourde erreur, il secourt la fille et laisse le prince pour mort. Commence alors pour lui une longue fuite au travers de terres qu’il ne connaît pas, emplies d’embûches, en plus des troupes lancées à sa poursuite. Comme si cela ne suffisait pas, ses nuits sont hantées de rêves étonnants, où les Dieux lui parlent, lui demandent d’être leur champion, de les défendre contre le Mal. Mais ni les rêves, ni les avatars envoyés pour lui parler ne parviennent à l’amener à accepter la tâche. Bahzell, bien que traqué, se sent libre, comme jamais auparavant. Abdiquer cette liberté pour vénérer un dieu n’est pas dans ses projets. Mais pourra-t-il toujours garder cette autonomie ? Et, bien qu’il s’en défende, n’est-il pas déjà au service des Dieux ? De la fantasy intelligente David Weber est capable du pire, sachant délayer sur des tomes entiers des aventures, comme il le fait avec Honor Harrington. Dans Le Serment de l’épée, il a presque su trouver le bon tempo, ni trop bref - donc brutal - ni trop long et ennuyeux, sauf par moments où l’action s’étire un peu. Il prend le temps de dessiner ses personnages, de leur donner du volume, de la volonté et une réalité intéressante, sans oublier l’histoire et l’aventure que requiert un ouvrage de fantasy. Son personnage principal, loin d’être un simple archétype du combattant couvert d’acier répandant sang et malheur sur sa route, est sensible, intelligent, et surtout,a une farouche volonté de rester libre. Au travers de la fantasy, l’auteur explore des pistes de réflexion qui sont bien plus contemporaines que les épées et la magie des Dieux. De la place de la femme dans la société à la morale et au contrôle de soi que nécessite la vie en communauté, l’auteur pointe du doigt des défauts et des dérives que l’on retrouve actuellement sur notre planète. Un livre en deux tomes, qui peut sembler parfois un peu long, mais explorant des idées intéressantes. Jean Rébillat

Weber - Le serment de l'épée 1 et 2 - Actusf

David Weber est l’auteur à succès de la série Honor Harrington et le "Honorverse" qu’il a créé autour de ses romans. Mais il s’agit aussi d’un auteur capable d’écrire de la fantasy aussi bien que de la science-fiction, quoique souvent avec une approche assez militariste du genre.

Le Champion malgré lui

Bahzell est un être étrange, à part, de sa race. Il est Hradani, race réputée autant pour sa puissance guerrière que pour sa violence gratuite et le plaisir que prennent ses membres à faire le Mal. Bahzell, lui, est droit et juste. Cela ne lui a valu jusqu’ici que des déboires. Emmené comme otage pour garantir la paix chez des ennemis de son clan, il tourne en rond, inutile et raillé par ceux qu’il croise.

Sa vie va basculer lorsqu’il découvre un prince de sang torturant et violant une servante. Bien qu’il soit conscient de commettre une lourde erreur, il secourt la fille et laisse le prince pour mort. Commence alors pour lui une longue fuite au travers de terres qu’il ne connaît pas, emplies d’embûches, en plus des troupes lancées à sa poursuite.

Comme si cela ne suffisait pas, ses nuits sont hantées de rêves étonnants, où les Dieux lui parlent, lui demandent d’être leur champion, de les défendre contre le Mal. Mais ni les rêves, ni les avatars envoyés pour lui parler ne parviennent à l’amener à accepter la tâche. Bahzell, bien que traqué, se sent libre, comme jamais auparavant. Abdiquer cette liberté pour vénérer un dieu n’est pas dans ses projets. Mais pourra-t-il toujours garder cette autonomie ? Et, bien qu’il s’en défende, n’est-il pas déjà au service des Dieux ?

De la fantasy intelligente

David Weber est capable du pire, sachant délayer sur des tomes entiers des aventures, comme il le fait avec Honor Harrington. Dans Le Serment de l’épée, il a presque su trouver le bon tempo, ni trop bref - donc brutal - ni trop long et ennuyeux, sauf par moments où l’action s’étire un peu. Il prend le temps de dessiner ses personnages, de leur donner du volume, de la volonté et une réalité intéressante, sans oublier l’histoire et l’aventure que requiert un ouvrage de fantasy.

Son personnage principal, loin d’être un simple archétype du combattant couvert d’acier répandant sang et malheur sur sa route, est sensible, intelligent, et surtout,a une farouche volonté de rester libre. Au travers de la fantasy, l’auteur explore des pistes de réflexion qui sont bien plus contemporaines que les épées et la magie des Dieux.

De la place de la femme dans la société à la morale et au contrôle de soi que nécessite la vie en communauté, l’auteur pointe du doigt des défauts et des dérives que l’on retrouve actuellement sur notre planète. Un livre en deux tomes, qui peut sembler parfois un peu long, mais explorant des idées intéressantes.

Jean Rébillat


Publié le 28 novembre 2011

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