Dans la mythologie classique, « les Furies » - aussi appelées « Erinnyes » par les Grecs, et par antiphrase « les Euménides » (les Bienveillantes) - étaient au nombre de trois : Tisiphone, Mégère et Alecton. Ces divinités infernales, ministres de la vengeance des dieux, étaient chargées d’exécuter sur les coupables la sentence des juges. Au sortir d’un sommeil long de plusieurs millénaires, Tisiphone, désormais séparée de ses deux comparses d’antan, infiltre l’esprit du capitaine Alicia DeVries au moment où cette dernière s’apprête à mourir. Après avoir éliminé la troupe de mystérieux pirates galactiques qui venait de trucider l’intégralité de sa famille, grièvement blessée, Alicia se préparait en effet à passer de vie à trépas dans la solitude glacée du monde de Mathison, la planète où elle s’était isolée. Ancien officier du Cadre impérial - les troupes d’élite du régime -, affichant de brillants états de service, elle n’aspirait plus qu’à une retraite bien méritée auprès des siens. L’arrivée inopinée de ces soldats assoiffés de sang la prive aussi soudainement que cruellement de cette jouissance. Mais voilà : appâtée par son intense désir de vengeance, Tisiphone la maintient en vie jusqu’à l’arrivée des secours. On la rapatrie dans un hôpital de l’Empire et l’on répare bientôt son corps grandement endommagé. Pourtant, ce qui préoccupe le plus ses médecins, c’est l’habitude troublante qu’elle semble avoir développé suite à ce traumatisme : elle parle régulièrement à une entité invisible avec laquelle, dit-elle, elle a passé un pacte. Une divinité issue de l’antiquité greco-romaine qui va l’aider à traquer les responsables du massacre ayant frappé ses proches. (...) Voilà un roman qui ne s’embarrasse guère des formalités d’usage. Dès les premières pages, nous sommes plongés au beau milieu d’une intrigue haletante qui nous laisse à peine le temps de respirer. Nous démêlons les fils de la vaste machination qui s’est abattue sur l’Empire au fur et à mesure que l’enquête d’Alicia suit son cours. Les multiples scènes de combats spatiaux ou planétaires sont décrites dans le détail, rattachant ainsi clairement cette œuvre au « space-opera ». Mais David Weber n’omet pas pour autant de développer ses personnages. Il accorde un intérêt tout particulier à l’étrange trio que forment Alicia, Tisiphone et Mégère - et parvient à nous les rendre toutes trois sympathiques. L’univers dans lequel elles évoluent est dense et cohérent, ce qui confère une juste dose de réalisme à cette gigantesque partie de cache-cache cosmique que se livrent forces de l’Empire, soi-disant pirates et vengeuse solitaire (ou triple, c’est selon). Un bon divertissement, par conséquent, qui effleure même du doigt certains concepts-clés, tels que ce qui différencie la vengeance de la justice, ou la notion de personne juridique et son extension aux Intelligences Artificielles.   Franck Boulègue, le 26 janvier 2008, phenixweb.net.

Weber - La voie des furies - PhénixWeb
Dans la mythologie classique, « les Furies » - aussi appelées « Erinnyes » par les Grecs, et par antiphrase « les Euménides » (les Bienveillantes) - étaient au nombre de trois : Tisiphone, Mégère et Alecton. Ces divinités infernales, ministres de la vengeance des dieux, étaient chargées d’exécuter sur les coupables la sentence des juges. Au sortir d’un sommeil long de plusieurs millénaires, Tisiphone, désormais séparée de ses deux comparses d’antan, infiltre l’esprit du capitaine Alicia DeVries au moment où cette dernière s’apprête à mourir. Après avoir éliminé la troupe de mystérieux pirates galactiques qui venait de trucider l’intégralité de sa famille, grièvement blessée, Alicia se préparait en effet à passer de vie à trépas dans la solitude glacée du monde de Mathison, la planète où elle s’était isolée. Ancien officier du Cadre impérial - les troupes d’élite du régime -, affichant de brillants états de service, elle n’aspirait plus qu’à une retraite bien méritée auprès des siens. L’arrivée inopinée de ces soldats assoiffés de sang la prive aussi soudainement que cruellement de cette jouissance. Mais voilà : appâtée par son intense désir de vengeance, Tisiphone la maintient en vie jusqu’à l’arrivée des secours. On la rapatrie dans un hôpital de l’Empire et l’on répare bientôt son corps grandement endommagé. Pourtant, ce qui préoccupe le plus ses médecins, c’est l’habitude troublante qu’elle semble avoir développé suite à ce traumatisme : elle parle régulièrement à une entité invisible avec laquelle, dit-elle, elle a passé un pacte. Une divinité issue de l’antiquité greco-romaine qui va l’aider à traquer les responsables du massacre ayant frappé ses proches. (...)
Voilà un roman qui ne s’embarrasse guère des formalités d’usage. Dès les premières pages, nous sommes plongés au beau milieu d’une intrigue haletante qui nous laisse à peine le temps de respirer. Nous démêlons les fils de la vaste machination qui s’est abattue sur l’Empire au fur et à mesure que l’enquête d’Alicia suit son cours. Les multiples scènes de combats spatiaux ou planétaires sont décrites dans le détail, rattachant ainsi clairement cette œuvre au « space-opera ». Mais David Weber n’omet pas pour autant de développer ses personnages. Il accorde un intérêt tout particulier à l’étrange trio que forment Alicia, Tisiphone et Mégère - et parvient à nous les rendre toutes trois sympathiques. L’univers dans lequel elles évoluent est dense et cohérent, ce qui confère une juste dose de réalisme à cette gigantesque partie de cache-cache cosmique que se livrent forces de l’Empire, soi-disant pirates et vengeuse solitaire (ou triple, c’est selon). Un bon divertissement, par conséquent, qui effleure même du doigt certains concepts-clés, tels que ce qui différencie la vengeance de la justice, ou la notion de personne juridique et son extension aux Intelligences Artificielles.
 
Franck Boulègue, le 26 janvier 2008, phenixweb.net.
Publié le 3 février 2010

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