Weber - La couronne des esclaves - XBEE
Le phénomène des
spin-off est bien
connu par nous amateur de comics. En effet, même si nous avons été
en grande partie préservé de ce coté-ci de l'atlantique de
l'avalanche de sous séries bricolées à la hâte et à la
réalisation douteuse, le filon de donner une existence propre à un
membre particulièrement secondaire d'une équipe ou même à un
vilain est tellement tentant à exploiter par les producteurs et les
éditeurs que nous y avons souvent goûté avec des résultats assez
variables. C'est d'ailleurs tellement tentant que tous les secteurs
de la création sont touchés avec en premier lieux le cinéma mais
aussi la littérature. Attention, il n'y a rien de vraiment nouveaux
là-dedans, je suis sûr de pouvoir trouver - en cherchant bien -
quelques écrivains classiques ayant réutilisé des personnages
secondaires d'une histoire pour en faire les héros d'une autre,
c'est juste l'ampleur du phénomène et le coté systématique qui me
chagrine, à croire que le jus de crane se fait rare et les dépenses
marketing bien trop importante pour avoir à faire découvrir du
nouveau à chaque fois. Maintenant, il peut y avoir de bonnes raisons
de recourir à cet artifice, dans le cadre d'une histoire
particulièrement riche et de multiples protagonistes, il peut être
intéressant pour le lecteur d'avoir un autre éclairage sur l'action
principale ou sur les agissements de personnages haut en couleur.
C'est plutôt dans cette veine que ce situe ce roman de
David Weber
où nous allons trouver un certain nombre de précisions sur des
faits rapportés brièvement dans la saga fleuve principale d'
Honnor
Harrington. La première remarque que je pourrait faire, c'est que je
déconseille fortement ces deux tomes à un lecteur novice n'ayant
pas une bonne connaissance de l'univers et de l'histoire d'
Honnor
Harrington. Notre héroïne ne fait que de - très - brèves
apparitions mais les sauts historiques de l'action ne peuvent se
comprendre aisément que si le lecteur connaît l'action principale.
La seconde est que si ce roman est indispensable aux aficionados de
la série, le petit coté délayage de l'action donne un peu trop le
goût de méthadone à ce roman écrit à quatre mains. Maintenant
les fondamentaux de
Weber sont là, beaucoup de politique, de
l'action efficace, de multiples personnages, un univers complexe, une
propension à plébiscité la royauté comme système de gouvernement
et un petit coté manichéen des personnages tous trop compétents
pour être honnêtes. En résumé, beaucoup de longueurs même si les
préliminaires peuvent être une fin en soi.
Publié le 1 décembre 2012