C’était la première fois qu’un bipède et un Individu se trouvaient face à face, et rien n’aurait pu préparer Grimpe-vite aux délices pures qu’inspirait à Stéphanie Harrington le merveilleux être à six pattes perché sur le vasistas d’aération, portant sur le dos un filet de céleri volé.
S’ennuyant profondément depuis son exil sur Sphinx (ses parents disent « installation sur une planète intéressante ») la jeune Stéphanie Harrington âgée de 11 ans terrestres
standards a entrepris de résoudre une énigme. Quelle créature peut bien
réussir à déjouer tous les systèmes de sécurité des serres et ceci dans
l’unique but de dérober du céleri.
Pourtant les explorateurs ont été formels : il n’existe sur cette planète nouvellement colonisée aucune créature intelligente.
La première adoption d’un être humain (en l’occurrence l’ancêtre d‘une dénommée Honor Harrington)
est relatée de deux points de vue différents : celui du chat sylvestre
empathique captant pour la première fois la « Lueur d’âme » d’un bipède
et celui d’une enfant humaine à la fois audacieuse et déterminée.
La région Douze est un trou paumé depuis la disparition des Alphans, acquiesça-t-elle. La Ligue s’en sert de décharge pour tous les fonctionnaires susceptibles de faire beaucoup de mal s’ils occupaient le même poste sur une planète importante.
Sir Hakon Nessler, comte de Grandefaille, membre de l’aristocratie manticorienne se trouve en visite
privée sur la planète Espoir autrefois colonisée par la mythique race
des Alphans et à présent membre (pour son malheur) de la Ligue
Solarienne.
C’est là qu’il apprend l’entrée en guerre du royaume avec la République du Havre.
A proximité se trouve un Croiseur lourd ennemi. Dès lors son devoir est
clair. Empruntant un Croiseur léger dépendant du Grand-duché de
Mélungeon il se prépare au combat spatial avec un équipage réduit et à
bord d’un navire de combat au tonnage réduit et dont l’essentiel de
l’armement a été vendu pour payer son entretien. Quant au capitaine il
se trouve que Sir Hakon Nessler est un enseigne de réserve de la flotte
manticorienne (il occupait le poste d’astronavigateur).
Le début du conflit entre la république du Havre et le royaume de
Manticore est traité sous la forme de l’humour noir. En arrière-plan on
découvre l’existence de l’énigme race intelligente des Alphans et des
« Grogneurs » que je soupçonne personnellement d’être au moins aussi
futés que des chats sylvestres.
Le destin de Havre reposait en équilibre sur le fil d’une épée.
La citoyenne amiral Esther McQueen sert avec dévouement la République du Havre
tout à s’attendant à mourir tôt ou tard soit du fait d’un missile
ennemi technologiquement plus avancé soit suite à une suspicion de
non-conformité politique.
L’explosion d’une ogive nucléaire la tire de son introspection. La
République est attaquée ! Par la flotte ennemie ? La manifestation
« spontanée » d’un million d’émeutiers lui ouvre les yeux.
Pour sauvegarder le Comité de salut public (qui à tout moment peut décider de son arrestation) Esther McQueen décide des mesures des plus radicales.
L’utilisation d’une « bombe logique » perturbant la quête d’information et la transmission des ordres est révélatrice de la vulnérabilité d’une société de très haute technologie.
L’absence de communication s’ajoute au contexte paranoïaque de la République du Havre
où toute initiative peut être assimilée à de la haute trahison. Ainsi
toute intervention de la flotte sera perçue comme une nouvelle menace.
La dénomination des trois Forteresses spatiales « Liberté », « Égalité »
& « Fraternité » indique quelle peuplade des plus originales de la
vieille Terre a servi de modèle à ces révolutionnaires paranoïaques.
La République n’avait que deux options : continuer de s’étendre ou s’effondrer.
Cet exposé à la fois scientifique et
politique nous renseigne sur la colonisation de l’espace, la formation
de la diaspora stellaire, l’hyperpropulsion et l’utilisation des trous
de ver.
L’apparition de la piraterie spatiale a abouti à la création de flottes
de guerre. Très vite ce moyen de défense allait être utilisé à d’autres
buts. Les forces spatiales sont devenues des moyens à la fois de
préservation et d’expansion au service de trois puissances notables : le
royaume stellaire de Manticore, la République populaire du Havre et la Ligue solarienne
Ces quatre récits du « Honorverse » nous éclairent de façon pertinente sur le contexte et les personnages.
Damien Dhondt - Sfmag.net