Le chaman arriva en ville juste avant le coucher du soleil, monte sur un cheval mort. Le début de ce livre étonnant donne tout de suite le ton : poussière, chaleur, grincement de cuir... Pas de doute, nous sommes dans un western ! Mais pas n'importe lequel : le cheval mort n'est que l'une des innombrables créatures fantastiques qui hantent l'Ouest des Etats-Unis depuis que la guerre de Sécession a libéré de mystérieuses forces magiques... Nous voilà plongé dans une uchronie fantastique, bien différente du sérieux Autant en emporte le temps de Ward Moore. Les personnages y deviennent doués de "talents", tels le gribouillage, le braillage, le bavardage ou le façonnage... talents qui permettent d'invoquer divers monstres, de se transformer en animal ou encore d'animer quelques morts en putréfaction... Cela nous vaut quelques moments inénarrables, notamment lorsque l'auteur détourne les clichés classiques du western : imaginez un duel à coup d'invocations diverses, le coït devenant un accessoire bien peu efficace ; imaginez à quel point la chance peut sourire à un joueur de poker dans un tel univers... Le style fluide de Sumner fait mouche, et l'on parvient sans difficulté à visualiser parfaitement chaque scène et à adhérer à cette incroyable histoire. On sourit souvent, mais le roman ne devient jamais ouvertement humoristique. L'auteur respecte en effet un certain équilibre entre la parodie et l'horreur. Cet équilibre fragile peut passer pour une faiblesse are le ton est trop décalé pour que la tension s'installe et que le lecteur puisse être vraiment terrifié par des scènes pourtant horrifiques. On peut regretter aussi une intrigue un peu lâche dans les deux premiers tiers du roman. La folie meutrière et le pouvoir maléfique de Custer constitue le principal ressort de l'histoire et l'on aurait donc aimé que ce personnage soir introduit plus tôt. Malgré ces quelques réserves, La tour du diable est une excellente surprise, à ne pas manquer. Tout amateur de fantastique ou de fantasy devrait en effet se délecter à déguster ce livre qui n'est comparable à aucun autre. Pascal Patoz, Icarus, novembe 1998

Sumner - La Tour du Diable - Icarus

Le chaman arriva en ville juste avant le coucher du soleil, monte sur un cheval mort. Le début de ce livre étonnant donne tout de suite le ton : poussière, chaleur, grincement de cuir... Pas de doute, nous sommes dans un western ! Mais pas n'importe lequel : le cheval mort n'est que l'une des innombrables créatures fantastiques qui hantent l'Ouest des Etats-Unis depuis que la guerre de Sécession a libéré de mystérieuses forces magiques... Nous voilà plongé dans une uchronie fantastique, bien différente du sérieux Autant en emporte le temps de Ward Moore.

Les personnages y deviennent doués de "talents", tels le gribouillage, le braillage, le bavardage ou le façonnage... talents qui permettent d'invoquer divers monstres, de se transformer en animal ou encore d'animer quelques morts en putréfaction... Cela nous vaut quelques moments inénarrables, notamment lorsque l'auteur détourne les clichés classiques du western : imaginez un duel à coup d'invocations diverses, le coït devenant un accessoire bien peu efficace ; imaginez à quel point la chance peut sourire à un joueur de poker dans un tel univers... Le style fluide de Sumner fait mouche, et l'on parvient sans difficulté à visualiser parfaitement chaque scène et à adhérer à cette incroyable histoire.

On sourit souvent, mais le roman ne devient jamais ouvertement humoristique. L'auteur respecte en effet un certain équilibre entre la parodie et l'horreur. Cet équilibre fragile peut passer pour une faiblesse are le ton est trop décalé pour que la tension s'installe et que le lecteur puisse être vraiment terrifié par des scènes pourtant horrifiques.

On peut regretter aussi une intrigue un peu lâche dans les deux premiers tiers du roman. La folie meutrière et le pouvoir maléfique de Custer constitue le principal ressort de l'histoire et l'on aurait donc aimé que ce personnage soir introduit plus tôt. Malgré ces quelques réserves, La tour du diable est une excellente surprise, à ne pas manquer. Tout amateur de fantastique ou de fantasy devrait en effet se délecter à déguster ce livre qui n'est comparable à aucun autre.

Pascal Patoz, Icarus, novembe 1998

Publié le 18 juin 2009