Le premier tome de Quantika se déroulait sur une planète glacière et
inhospitalière où scientifique et militaire s'affronter autour de
mystérieux artefacts extraterrestre, dont un impressionnant vaisseau en
orbite. L'ambiance renvoyait autant au fantastique qu'à la
Science-Fictions, un mélange des genres réussi qui a obtenu le Prix Bob
Morane et le prix futuriales en 2013. La suite reprend donc l'histoire
et l'ambiance là où elles s'étaient arrêtées, explorant encore plus
profondément les aspects déjà évoqués dans Vestiges.
Rien
ne va plus sur Gemma, scientifiques, rebelles et miliciens doivent
essayer de fuir la planète menacer par un cataclysme. Tandis que
certains organisent l'exode et que d'autres cherchent à comprendre les
événements en cours, Ambre se réveille en compagnie d'un étranger, un
individu qui pourrait bien être le dieu sombre. Le xenologue Seth
Tantrak est lui de retour auprès des miliciens, plus modifiés que
jamais, doué de nouveaux pouvoir et ne comprenant pas ce qui lui
arrive, ni pourquoi il a été choisi par Ioun-Ké-Da.
Après le Big
Dumb Object, Quantika s'essaye donc à la rencontre du troisième type
avec un personnage dont on ne sait trop ce qu'il est, un dieu ou un
extraterrestre, peut-être les deux en même temps. Le plus difficile
étant forcément de communiquer avec lui, avec une entité dont le
langage n'a pas grand-chose à voir avec le notre, surtout que les
intentions de l'individu ne semblent pas clair, ni forcément
bienveillante ! Ce personnage à l'instar du cataclysme ressemble à une
menace, constitue une présence effrayante.
De l'autre, il y a
Tantrak qui semble autant effrayé par lui que le sont les miliciens et
qui semble ne plus rien avoir d'humain. Il pense avoir été choisi pour
accomplir une mission, mais laquelle ? Et cela a-t-il un rapport avec
la destruction de la planète ? Le chaos semble régner ainsi à tous les
étages sur la planète, condamnée à court terme par un cône de néant qui
la traverse de part en part. Une menace qui pose aussi beaucoup de
questions : sur son origine et sur les Bâtisseurs qui pourraient en
être les créateurs !
Mais l'une des idées vraiment marquante de ce
roman est d'y associer l'hindouisme, ses croyances et ses dieux, ainsi
que l'idée que des cycles de créations et de destructions se suivent,
une idée tout juste aborder pour l'instant, mais qui permet de pimenter
le livre, de participer à l'aspect fantastique de ce second tome,
peut-être même d'aller un peu plus loin dans l'épouvante, tout en
continuant à lorgner du côté de la Hard-SF, mélangeant mythe et
théorème pour mieux surprendre, pour mieux renouveler les genres.
Avec
ce second tome plus épiques, Laurence Suhner continue donc sur la
lancé du premier volume, même si les romanes des personnages prennent
parfois un peu de trop place, surtout en pleine fin du monde, mais
c'est aussi ce qui les rend humains et nous fait craindre pour leur
vie. L'Ouvreur de chemins arrive donc à aller plus loin que son
prédécesseur, même si l'effet de surprise à un peu disparu. Pourtant,
ce roman est une réussite, un moment de lecture souvent captivant et un
space-opéra dépaysant !
Note : 8/10
Steg - Psychovision