Avec Un Monde Sans Fin, on ne peut qu'apprécier tout le talent d'écrivain de l'auteur et son immense travail pour rendre cette histoire le plus réaliste possible, tout en la teintant d'imaginaire.

Chroniques de l'Imaginaire
Malgré le grand avancement des sciences et de la médecine, personne ne parvient à guérir le roi de Farreterre. Pourtant, il existe un remède : les graines d'une plante rare, la régis royale. Malheureusement, celles-ci commencent à manquer, les plants du palais ne se reproduisent plus et on ne trouve ladite plante qu'au-delà de l'océan, dans le Nouveau Monde, en Océana.

Le jeune empiriste et naturaliste Tristam Flattery se retrouve alors engagé pour tenter de percer les mystères de la plante et la faire produire à nouveau des graines. La mission est capitale, il en va de la vie du Roi. Et si cette étude se révélait être un échec, il n'y aurait d'autre choix que de se rendre à l'autre bout de l'océan s'en procurer, quel qu'en soit le prix.

Mais tout le monde ne souhaite pas le bon rétablissement du Roi et Tristam se retrouvera bien vite pris dans le jeu des intrigues de la cour. Différentes factions cherchent à le rallier à leur cause et celui-ci, en homme de raison, cherchera à comprendre les intentions camouflées derrière les belles paroles. Que cache cet intérêt soudain pour sa personne ? Et si les attentes placées en lui dépassaient le cadre strictement botanique ?
Les réponses que cherche Tristam semblent se trouver dans le passé, dans un temps qu'il n'a pas connu où existaient encore mages et superstitions, dans un univers où le jeune scientifique n'a pas sa place. Et pourtant, n'est-il pas le descendant et l'héritier d'un homme soupçonné de sorcellerie ?

Après la Chine médiévale, Sean Russell place ce roman dans une Europe imaginaire entre la Renaissance et le siècle des Lumières. La science se développe et chacun se passionne pour les découvertes que procure le Nouveau Monde. Ambiance de cour, salons, costumes, tout est là pour nous intégrer dans cette époque passionnante. Le travail de recherche de l'auteur sur la société de l'époque et sur l'univers de la marine porte ses fruits ; le ton juste et le style bien adapté au temps de l'action servent agréablement ce roman sans l'alourdir ou en rendre difficile la lecture.

Quant à l'histoire, elle s'enchaîne de surprises en surprises. Les scènes d'actions régulières maintiennent le lecteur en éveil et évitent toute lassitude. Si le monde inventé avec ses expressions propres et le nombre de personnages rend les premiers abords difficiles, l'histoire captivante prend rapidement le dessus et maintient le lecteur accroché.

Avec Un Monde Sans Fin, on ne peut qu'apprécier tout le talent d'écrivain de l'auteur et son immense travail pour rendre cette histoire le plus réaliste possible, tout en la teintant d'imaginaire.

 

Ceridan, Chroniques de l'Imaginaire, le 20 octobre 2005

 

Publié le 1 décembre 2008

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